Le projet de loi portant création d’une agence nationale du développement de l’entreprise sera soumis au Conseil des ministres ce mercredi, a informé le ministre de la PME et de l’Artisanat, Mustapha Benbada, lors de l’ouverture de la Conférence sur l’entreprise familiale organisée hier à l’hôtel Sheraton d’Alger par le club CARE et la Société financière internationale (SFI-Algérie), membre de la Banque mondiale. Abordant le thème de cette rencontre, le ministre a axé son intervention sur la fuite fiscale causée par un grand nombre d’entreprises familiales algériennes, en majeure partie des PME. Il faut dire que les entreprises familiales en Algérie parlent très peu de leurs finances à l’instar de la très grande majorité des entreprises familiales à travers le monde. Il regrettera en quelque sorte le « divorce » consommé par ces dernières avec le fisc notamment dans le fait qu’elles ne communiquent pas les informations financières de qualité. Il est indiqué à cet effet que sur le total des entreprises familiales existantes en Algérie, dont le chiffre demeure à ce jour inconnu, près de 425 seulement ont la taille des grandes entreprises étrangères avec une ouverture importante sur le partenariat avec les multinationales.Lors de son allocution, le responsable de la SFI soulignera que l’institution financière Arab leasing corporation, depuis son installation en Algérie, a pu faciliter l’octroi des prêts, dont le nombre est estimé à ce jour à 70 contrats évalués chacun à près de 200.000 dollars. Notons de plus que la SFI a mis en place le Private entreprise partenership Middle East North Africa (PEP-MENA), un nouveau programme d’assistance technique pour le développement de l’entreprise couvrant l’ensemble des pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Un programme qui touchera cinq principaux axes dont l’amélioration de l’environnement des affaires, le développement des affaires, le développement du secteur financier, le soutien à la PME, le partenariat public-privé et la privatisation.Par ailleurs, l’objet de rencontre, qui « marque le démarrage d’une lignée d’initiatives visant à promouvoir le concept mais surtout le développement de la réflexion autour de l’entreprise algérienne », a centré le débat sur la nécessité d’établir une synergie chez les chefs d’entreprise familiale entre le « calcul économique » et les droits de propriété familiale notamment le management et l’organisation au sein même de cette entité privée. Selon l’expert comptable Samir Hadj-Ali, il est temps pour les entreprises familiales de produire de l’information financière de qualité et de se préparer au partenariat. En effet, ceci permet non seulement d’assurer la crédibilité vis-à-vis des tiers, des membres de la famille actionnaires mais aussi sa production dans les normes doit être « un esprit permanent dans la maîtrise de la gestion qui ne s’acquiert qu’avec la volonté de le faire ».
Sabrina Bouras