25% d’estivants en moins

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C’est à un véritable réquisitoire auquel se sont adonnés hier les élus réunis en session ordinaire de l’APW, visant le secteur du tourisme en général en plein marasme à Béjaïa.Chiffres des plus significatifs, révélés lors de l’exposé par le directeur du département du tourisme, du bilan de la saison estivale de l’année en cours : une régression du taux de croissance de la fréquentation des plages de 25,16% cette année par rapport à l’année précédente. Soit la désaffection de pas moins de 4 millions de baigneurs entre l’année 2005 qui en a compté 14 millions contre 10 en 2006. Une hémorragie qui n’a pas manqué de susciter la colère du wali très critique à l’encontre de la gestion des plages à la surveillance et au nettoyage desquelles, pourtant pas moins de 200 agents ont été recrutés, soit 10 par plage, a-t-il fait remarquer. “Que font ces travailleurs ?”, s’est-il interrogé avant de qualifier l’état des plages “d’extrêmement sale”. Excédé, le wali, jusqu’à douter de la véracité des chiffres communiqués par le directeur du tourisme dont celui relatif aux 5 000 offres d’hébergement à titre de location proposés par des particuliers, les “habitants”, selon la qualification du rapport.Précédant l’intervention du wali, le P/APW, Bettache Mohamed, a saisi l’opportunité du sujet en débat pour déplorer la politique de deux poids-deux mesures selon ses propos, du ministre de tutelle qui a “octroyé des millions pour le secteur du tourisme d’une wilaya alors qu’il a rejeté notre requête pour le financement du secteur à Béjaïa”. Une révélation dont a douté le wali, dans la mesure où “un ministre n’a pas vocation à aider les wilayas”, a-t-il estimé, non sans promettre de vérifier les dires du P/APW.Les interventions des élus, critiques les uns autant que les autres n’ont pas moins convergé vers les mêmes causes supposées être à l’origine du marasme. Outre la question de la dégradation des conditions d’hygiène, le tourisme balnéaire à Béjaïa subit la concurrence que lui livrent d’autres wilayas dont Jijel et jusqu’aux voisins maghrébins, le Maroc et la Tunisie, a-t-il été avancé. D’autres élus ont pointé du doigt la cherté des prestations de la wilaya sans rapport aucun avec la qualité de l’offre. Autres défaillances soulevées par la majorité des intervenants, l’insuffisance du transport, en termes de disponibilité, en période estivale, la “bidonvillisation” de l’infrastructure touristique (progression des baraques et gargotes), dégradation des mœurs, amateurisme dans la gestion des camps de toile et autres parkings de stationnement…En réponse à tant de griefs, le SG de la wilaya au nom du wali qui a dû quitter la session entre temps, renvoyant au “lourd héritage” de plusieurs années de gestion a situé unr part des responsabilités de la situation du secteur aux inerties et pesanteurs locales favorisant le statut-quo pour des considérations “populistes et électoralistes”.Selon ses affirmations, les institutions et actions de l’administration pour l’assainissement de la situation ne sont pas suivies d’effet au niveau local. “Autant pour ce qui est de l’éradication des baraques que pour la délocalisation d’une décharge publique sévissant à même la plage”, a-t-il cité en exemple, les recommandations de l’administration demeurent vaines. Ceci, alors que nos efforts au niveau de certaines communes, dont Melbou et Souk El Tenine, en revanche, “ont porté leurs fruits”, a-t-il argumenté, avant de s’interroger pourquoi cela marche dans ces communes et pas dans d’autres ? Pour le reste, le représentant du wali a qualifié le marasme du secteur du tourisme à Béjaïa, de “phénomène national”, notamment en matière d’affluence des touristes et estivants.

Hakim O.

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