Ramadhan hausse les nerfs et les prix

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L’Algérien en lisant quotidiennement la presse écrite peut être écœuré non pas à cause du s’hour mal digéré ni de ce qu’il y lit, mais plutôt de ce qu’on lui fait endurer. “Flambée des prix” est à peu près à la Une de tous les quotidiens qui effectuent des enquêtes sur les marchés de fruits et légumes. Tous les produits maraîchers sont passés en revue avec les tarifs affichés pour l’occasion. Avec une telle mercuriale, les syndicalistes ont encore énormément de pain sur la planche pour faire aboutir les revendications des travailleurs qui, on se demande comment, réussissent l’exploit de nourrir leurs familles avec des salaires inadaptés. Ramadhan oblige, avec le jeûne, les esprits ont également tendance à flamber. Manque de nicotine, de protéines, de vitamines ou d’amphétamines sont autant de “motifs valables” pour s’énerver à l’encontre de son prochain. Le sang bouillonnant, propre aux peuplades du bassin méditerranéen ne fait qu’un tour lorsque dans une chaîne pour prendre un bus ou pour acheter des zlabias, une figure qui n’est pas au goût du jour fait irruption pour tenter de resquiller à une place lui permettant d’être servi avant les autres. Irascible, il y a vraiment de quoi le devenir au vu de certaines pratiques pas très catholiques, ni musulmanes d’ailleurs. Avant-hier, à Aïn Bessem, c’est une boulangerie qui a été le théâtre d’une altercation entre clients. Pour une vulgaire histoire de place dans une chaîne et pour acheter quelques baguettes, un homme a reçu un coup de couteau en plein visage. Ce dernier ne s’attendait sûrement pas à continuer le mois de Ramadhan à l’hôpital. Un drame qui aurait pu être évité si l’on prenait conscience de la gravité d’un tel acte pour un croûton de pain. Dimanche dernier à Bouira, un marchand de légumes s’en est violemment pris à son frère pour une futilité. Une parole de trop et c’est un poignard qui siffle au-dessus de la tête du frangin ébahi. Ce dernier devra son salut en prenant la poudre d’escampette. Faillit se faire tuer par son frère pour une broutille qui n’en vaut pas la peine ! Le Ramadhan mois de Rahma par excellence, risque par la faute de musulmans inconscients d’être associé à un mois de danger. Les automobilistes également font les frais de la bêtise humaine, et pas un jour ne passe sans que de sinistres accidents de la circulation ne soient signalés ici et là, à cause de chauffards énervés ou d’autres somnolents. Si le Ramadhan ne peut être accompli sans menaces permanentes pour l’environnement des jeûneurs, il serait donc souhaitable que les musulmans prennent conscience du danger qu’ils encourent. Condamné à passer le restant de ses jours derrière les barreaux pour homicide est ce là une condamnation idéale pour le jeûneur qui cherche à purifier son âme ? Sûrement pas.

Hafidh B.

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