Trois militaires et un lycéen assassinés

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La commune de Chabet El Ameur 40km au sud-est de Boumerdès a vécu hier matin la journée la plus sanglante depuis le début Ramadhan 2006.

Trois réservistes de l’ANP et un lycéen de 19 ans ont été assassinés et une autre personne gravement blessée ce samedi vers 10h, dans un faux barrage dressé par un groupe terroriste composé, a-t-on signalé de 5 à 7 éléments. La tuerie eut lieu précisément non loin de l’agglomération secondaire de Tizi El Bir Ayant pris son départ du douar d’Aït Ali avec quelques voyageurs, le conducteur d’un fourgon aménagé se dirigeait vers le chef-lieu de la commune lorsqu’il fut intercepté à cet endroit par les assaillants armés de kalachnikovs et P.A. Systématiquement soumises à un interrogatoire minutieux, cinq personnes dont trois militaires et un lycéen répondant au nom de Madjid Toubal et un autre villageois seront tirées du véhicule, alignées au bord de la chaussée puis froidement mitraillées.

Bilan de l’acte ignoble : quatre morts (trois soldats de l’ANP et l’adolescent) avec un autre blessé dont l’état est jugé grave. Les victimes ont été transportées, a-t-on indiquée vers un hôpital de la périphérie.

Pressentant le danger, d’autres automobilistes se sont abstenus d’emprunter cet axe routier durant plus d’une heure. Des renforts militaires ont déclenché hier en milieu de journée, une opération de recherche pour retrouver le groupuscule de sanguinaire. Mais les déplacements des forces locales de sécurité demeurent périlleux dans cette zone semi-rurale, située au pied des monts de Beggass et Lalla-Moussaâd vallées ou coins de montagne truffés de bombes artisanales. Au début de ce mois de carême pour rappel, un soldat de l’ANP a trouvé la mort alors que huit autres ont été blessés au cours du déminage d’un sentier. Moins d’une semaine plus tard, deux gardes, communaux seront victimes d’une embuscade meurtrière au moment où ils puisaient de l’eau dans une source près d’Aït Boudoukhane.

Chabet El Ameur reste donc une des communes de Boumerdès les plus touchées par la résurgence du terrorisme d’obédience salafiste. Les locaux de sécurité estiment le nombre de terroristes encore en cavale dans cette contrée à moins d’une dizaine. Mais la dure réalité du terrain permet d’avancer qu’une telle serriate dispose de relais, grossit constamment ses rangs par de nouvelles recrues dont trois au printemps dernier, et plus inquiétant entretient des connexions avec les phalanges redoutables d’El Farouk et El Ansar sévissant respectivement au Nord-Ouest de Bouira et à l’Est de Bouira.

Situation également inquiétante de ce côté-là puisque la veille de ce week-end, le GSPC avait planifié à Naciria, à titre d’exemple un attentat ayant fait au total huit blessés dont quatre grièvement. Filière sanguinaire locale l’El Quaida, le GSPC ne comprend, on l’a souvent répété, que le langage des armes.

Salim Haddou

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