Après la dernière décennie perdue et les crises multiples qui ont marqué cette période cruelle, la Kabylie semble s’inscrire petit à petit dans une dynamique de relance a travers des initiatives parfois individuelles, à l’image de secteur de la culture qui tant bien que mal renoue avec l’activité au grand bonheur des citoyens lassés de subir les affres d’une instabilité qui n’a que trop duré. La Kabylie connaît une période de répit caractérisée sur le plan économique par la baisse de l’inflation qui à atteint un niveau considérable dû aux effets d’une crise dévastatrice.
Les caractéristiques de la région ne sont plus qu’un vague souvenir, d’aucuns s’interrogent sur l’avenir et le présent. Car si l’économie locale a fait preuve d’une résistance courageuse, il est clair cependant que l’amélioration des indicateurs sociaux reste laborieuse, la pauvreté reste encore extrêmement élevée dans le région. L’écart entre riches et pauvres est de plus un plus élargi et l’on ne s’étonnera guère que ce panorama social déteigne sur la vie politique laquelle sera exceptionnellement mouvementée.
Consacré justement à la Kabylie, l’ouvrage de Mohamed- Amokrane Zoreli diplômé de l’université de Tizi Ouzou (magistère en sciences économie spatiale, régionale et urbaine obtenu à la faculté des sciences économiques de ladite université), analyse dans une étude rétrospective les perspectives économiques d’une région dans le cadre d’une nouvelle tendance de l’économie, celle que le professeur Stossel-Ritz Nicole appelle communément “l’économie solidaire”. M. Zoreli a en effet tenté d’étudier un territoire infranational algérien (la Kabylie) en vue du local qui puisse, une fois récupéré, affiné puis réinjecté dans les structures socioéconomiques actuelles, contribuer efficacement à la stimulation et à l’encadrement de rapports marchands, créateurs de valeurs valorisantes dans le contexte actuel de mondialisation, version globalisation. L’ouvrage est fort intéressant puisqu’il s’agit de passer au peigne fin les structures socioculturelles, politiques et économiques de la Kabylie précoloniale ensuite faire le lien avec la culture comme facteur fondamental de compétitivité des entreprises, c’est à juste titre l’élément central autour duquel doit être ramené l’actuel débat sur la nature (système) que prendra le prochain réaménagement territorial, dans cet ordre d’idées, M. Zoreli précise que “le socialement construit qui est oublié est juste enfoui dans le subconscient collectif, et sa résurgence à la surface de la conscience sociale est tributaire d’un acte volontaire de la part des acteurs d’action visant sa revalorisation et sa réutilisation sélective et adaptées” et d’ajouter “ce qui est attendu du théoricien n’est pas de prononcer des verdicts sur des structures productives en se référant à un modèle, Senat de Rome mais de donner de meilleurs objectifs aux subjectivités des acteurs en action et interactions, et pour reprendre la brillante idée de J. Stossel-Ritz, de rendre les pensées, donc humainement progressistes les règles du marché sans pensées, donc, souvent humainement impitoyable”, a conclu M. Zoreli. Ainsi, l’enfant prodige de Tizi Ghenif lance la débat autour de l’économie solidaire comme alternative pour le développement des agglomérations rurales, il donne ainsi l’exemple aux jeunes cadres de l’université de Tizi Ouzou afin de dépasser le cap des luttes de clans pour se consacrer à la science et surtout à la recherche, M. Zoreli à tenu à remercier les responsables des éditions “Le Savoir” qui lui on ouvert leurs portes “il y a toujours quelque part un divin regard d’esprit demandeur d’idées qui nous comble par son appréciation autant que le marché est comblé par les milliers de sollicitations de ces sots regards du ventre. Pour le reste, en matière d’esprit, ce sont les destinées qui s’accomplissent : c’est toujours la hauteur qui offre à la bassesse qui ne fait que prendre”, dira M. Zoreli. Ainsi la faculté des sciences économiques et gestion que dirige M. Tessa, devrait être fière de son jeune diplômé qui lui permet de renouer avec le débat scientifique loin de toute polémique stérile.
A. Z.
L’historiquement construit au niveau local et dynamique de développement : cas de la Kabylie, de Med Amokrane Zoreli paru aux éditions le Savoir