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Haut perché sur le flanc sud du majestueux mont Lala Khadidja, Ath Hammad compte parmi les plus anciens villages d’Imchedallens, dans la commune de Saharidj et a été épargné par le plan de destructions massives des villages de montagnes perpétrées par l’armée coloniale, car occupant des points “stratégiques” que les forces de l’armée française ont exploités en installant un poste avancé au lieudit Vou-aâmar, un endroit judicieusement choisi pour sa proximité avec le village, et ce aux fins de dissuader nos moudjahidines de mener des attaques contre ce camp sans faire de victimes parmi la population utilisée comme bouclier et servant de remparts de protection pour cette caserne. Donc, non détruit, ce village revêt, aujourd’hui, les formes d’un véritable musée en matière d’architecture et vestiges. La plupart des habitations encore intactes et plusieurs fois centenaires, ce village conserve entière une physionomie ancestrale avec ses dédales et ses ruelles étroites aménagées avec de la pierre taillée, un village qui ressemble, vu de loin, à une grappe de raisin.
A l’heure actuelle, il est l’un des rares villages du aârch, non déserté par ses habitants grâce en partie aux efforts de l’état qui l’a doté de certaines commodités indispensables pour la fixation des populations telles que l’agence postale, l’infirmerie, l’antenne d’état civil, l’école primaire, le CEM et, enfin, le détachement de la Garde communale et l’adjonction en AEP et en électricité. Cependant, pour se rendre au village, situé à un kilomètre à peine de la RN 30, on est accueilli par l’unique route qui y mène, impraticable et dans un état lamentable.
Ath Hammad, implanté sur le flanc de la colline, est desservi par cette route qui descend presque à pic avec des virages en épingles à cheveux, cabossée truffée de nids-de-poule et difficile même aux piétons.
Sa largeur ne permet pas à deux véhicules de se croiser. Cette voie d’accès, “inaccessible”, est a l’origine de ralentissement du développement de ce village, particulièrement en matière de modernisation des habitations et qui ne peut se faire qu’avec l’acheminement de matériaux de construction, ce qui relève du domaine de l’impossible avec l’état actuel de cette route qui revêt les caractères d’un calvaire au quotidien des villageois auxquels il arrive sauvent d’être bloqués chez eux plusieurs jours à chaque importante chute de neige, fréquentes dans la région.
L’aménagement de cette route reste l’une des urgences et préoccupation majeure d’Ath Hammad. Souhaitons que notre appel trouve un retour d’écho et une bonne réception auprès des autorités locales, lesquelles doivent venir en aide à ce village martyr d’hier et d’aujourd’hui.
Omar Soualah