Tamazight, la langue ancestrale de l’Afrique du nord admise dans les programmes scolaires depuis le boycott scolaire de 1995, et maintenant langue nationale ne cesse de se frayer le chemin vers les horizons professionnels, scientifiques qui la sortiront à jamais du carcan de la langue exclusive du conte et de la poésie. “Angal N webrid”, ou le code de la route signée Ali Khelfa, sous l’égide du HCA en collaboration avec les éditions du ministère de la Culture en fait avec les éditions du ministère de la Culture en fait partie. Né en 1960 à Alger, Ali Khelfa est un militant de la cause amazigh. Il a participé aux manifestations du printemps berbère de 1980 pour présider par la suite le comité de soutien au boycott scolaire durant la période de la guère du cartable en 1994-1995.Concevoir un livre consacré au code de la routes, n’est pas du tout un fait du hasard pour cet auteur qui a suivi une formation à l’école nationale de l’application des techniques aéronautiques civiles (ENATAC de Constantine). L’auteur de livre, selon une biographie succincte présentée en 4eme de couverture du livre, enseigne aux futurs chauffeurs, les règles de la conduite dans sa propre auto-école. Il sait par conséquent de quoi il parle. Dans son introduction, Ali Khelfa explique que son livre s’adresse aux nouveaux conducteurs, qui trouveront les règles de conduite à tenir sur la route. Il s’adresse aussi aux “anciens” qui liront les nouvelles règles, participants ainsi de fait à leur perfectionnement. Il continue son introduction précisant qu’une telle initiative n’a pas été facile étant donné que beaucoup de termes techniques ont été introduits, (néologismes). “J’ai essayé de vous donner à travers le livre que vous avez entre les mains, tous les panneaux (igalisen), d’indication, des croisements (amyzar n y berdan) ainsi que les panneaux que nous voyons dans les autoroutes (um anzabrid). Le lecteur trouvera aussi les précautions à prendre avant de dépasser (imedyaten n’tfuli) croisement (amyager), les règles propres aux véhicules légers (Azuk Afessa), aux poids lourds (azuk azayan) etc… De par cette initiative inédite à notre connaissance, Ali Khelfa, l’auteur espère une vulgarisation plus large que possible des règles de conduite aussi bien anciennes que nouvelles. Les nouvelles règles de conduite sont dictées par les statistiques qui ne cessent d’endeuiller des familles entières, sans oublier le nombre impressionnant d’handicapés à vie. L’auteur nous donne les chiffres, connus de tous, une forte campagne de sensibilisation initiée par le ministre des Transports les ayant mis à jour. 4.000 morts par an ainsi que 50.000 personnes environ blessées lors des accidents de circulation. L’auteur termine son introduction écrite en tamazight par le conseil, que nous prodiguerons jamais assez. “Roulez doucement -Ddut s ttawil-” d’une conception très réussie, avec de couleurs viviers, qui met en exergue toutes les situations qu’un conducteur peut rencontrer en prenant son volant, le livre qui n’est pas homologué par le ministère concerné gagnerait à l’être.Comme tous les livres édités par le HCA “Angal n Webrid”, n’est pas mis en vente mais sera distribué gratuitement aux bibliothèques et probablement aux auto-écoles.Ce livre dont la conception n’a rien à envier aux livres conventionnels du code de la route, que nous avons lu à présent est signée Samir Arkam, qui a assuré la direction graphique en page 111 du livre, le lecteur découvrira un lexique de près de 300 mots qui touchent tous à la conduite, aux véhicules et au code de la route. Ce sont par conséquent des termes techniques qui viendront enrichir la lexicographe amazigh. En page 121 du livre, nous lisons une post face de Youcef Merahi, secrétaire général du HCA, qui écrit : “Adlis agi, “angal n webrid”, negh”, “le code de la route”, yezzi fell-ass Sid Ali (Ali Khelfa, Ndlr), i wakken tutlayt tayemmatt, tamazight, ad tekcem s annar n tmurssni d tussna”.
M. OuanècheAli Khelfa / Angal N WebridEdité par le HCA collection “Idulsen negh” ; 2004
