De la coupe aux lèvres

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l Le mois de Ramadhan tire à sa fin, la rahma aussi et de même pour les autres sortes de sentiments de compassions habituellement ressentis envers son prochain. Comme chaque fin de Ramadhan l’incontournable Aid El Fitr clôt un mois de jeûne mais surtout achève une longue saignée due essentiellement à la mercuriale élevée des fruits et légumes et autres produits de large consommation. Les récentes reformes concernant l’augmentation du SNMG, des retraites ainsi que des salaires est certes favorablement accueillie par l’ensemble des Algériens, mais cette hausse intervient alors que les prix des produits essentiels demeurent hors de portée des modestes bourses. À l’exemple de la pomme de terre qui de mémoire d’Algériens n’a jamais atteint la barre des 7O DA. Réputé être le tubercule le plus accessible pour les revenus modestes, la pomme de terre est conjoncturellement devenu un luxe. Devant autant d’augmentations inexpliquées, le citoyen résigné depuis toujours, ne fait qu’observer l’ébullition médiatique qui l’entoure. Le président de la République qui auditionne quotidiennement ses ministres, la future loi de Finance qui promet des réductions considérables sur le prix de cession des logements, et autres sujets qui balisent son quotidien. L’idée d’une baisse de 40% sur le prix d’un logement est attirante, mais encore faut-il être certain de pouvoir survivre le temps nécessaire à cette acquisition, car les promesses sont certes alléchantes mais se portent à faux par rapport à la dure réalité. La recrudescence des actes terroristes de ces dernières semaines intervient dans une conjoncture politique et médiatique assez particulière. En effet, dernièrement un membre de l’ex-parti dissous se voyait promettre par le chef du gouvernement une place dans le futur échiquier politique. Une injure qui ne dit pas son nom et qui vient conforter l’arrogance affichée et du dédain ambiant. Récemment encore, lors d’un entretien accordé à un de nos confrères, c’était au tour du n° 2 de ce même parti dissous de vomir sa haine et son mépris envers les milliers de martyrs de l’Algérie qu’il a sciemment envoyés au bûcher. L’actualité sanglante de ce mois de Ramadhan aura finalement était identique aux Ramadhan de ces dernières années. Attentats à la bombe, assassinats de policiers, de gardes communaux, des citoyens somme toute qui croyaient à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale et qui s’étaient massivement prononcés lors du dernier référendum. Dans ce contexte, les dirigeants de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole, ont décidés de revoir à la baisse leur production de 1,2 million de barils/jour. Avec un prix qui se stabilise aux alentours de 60 dollars, les revenus de l’Algérie semblent propices aux investissements durables et à long terme. Même si plusieurs mesures visant à améliorer les conditions de vie de la population ont été adoptées, il n’en demeure pas moins qu’il y a loin, très loin de la coupe aux lèvres.

Hafidh Bessaoudi

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