Choisir entre le parti et l’APC ?

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Une véritable crise couve ces dernières semaines au sein de l’Assemblée populaire communale de Tizi Ouzou. Son premier responsable, Arezki Bensalem fait face à un dilemme très délicat qui risque de déboucher sur sa démission de l’Assemblée, ou de perdre, tout bonnement la couverture politique de son parti,le FFS en l’occurrence, et deviendra ainsi un élément indépendant, apprend-on de sources crédibles.

En effet, c’est aujourd’hui que les élus des formations RCD, FLN et RND ainsi que ceux des indépendants devront déposer une demande pour la tenue, sous huitaine, d’une assemblée extraordinaire, ayant pour ordre du jour le remaniement de l’exécutif communal, et opérer des changements à la tête des commissions communales. « Devenu encombrant », l’objectif de ce forcing politique, selon notre source est d’évincer carrément le FFS de la gestion des affaires de la commune. La réorganisation touchera la première vice-présidence dirigée, jusque-là par Mustapha Si Salah, un élu du FFS, et la 4e vice-présidence conduite par un autre élu du FFS, en la personne de Mustapha Aziz. Du côté des commissions, « l’alliance communale » a proposé d’écarter les présidents des commissions de l’urbanisme et de la sous-commission de l’analyse et des choix des entreprises dirigées, toutes deux par des éléments du parti d’Ait Ahmed. En contre-partie on compte introduire des élus FLN pour occuper les postes des vice-présidents, et RCD pour chapeauter les commissions. Ces propositions ont été présentées au maire de Tizi Ouzou, Arezki Bensalem, qui dit-on aurait donné son accord de principe,lors d’une réunion secrète qui s’est tenue dans le cabinet d’un avocat, d’obédience FLN, durant la troisième semaine du Ramadhan. Ce plan bien étudié, qui sort directement du laboratoire du FLN, vise à acculer le premier magistrat dans ses derniers retranchements. Et la brèche a été trouvée dans la dégradation des rapports entre le maire et son parti.

Arezki Bensalem est accusé par les élus de son propre parti de rouler pour les indépendants, et de n’être qu’une « simple girouette » entre les mains des autres formations, a indiqué notre source, qui ajoute que les élus FFS, qui sont au fait des tractations qui se trament, attendent la décision que prendra leur maire concernant la tenue de cette assemblée extraordinaire. Sur un autre registre, c’est les élus du FFS qui sont dans la ligne de mire de l’alliance communale, laquelle met en exergue le blocage maintenu par les élus du FFS, depuis presque une année. Notre source nous informe que la raison du blocage, qu’invoquent les quatre formations, réside dans le chevauchement de prérogatives entre les commissions et les vice-présidences de l’exécutif, notamment celles que préside le FFS.

A titre d’exemple, des frictions sont souvent signalées entre le premier vice-président chargé des affaires sociales, Mustapha Si Salah et la commission sociale dirigée par un indépendant, Sid-Ali Zemirli. Idem pour la commission d’urbanisme, présidée par un élu FFS Yahia Medani, qui n’est pas sur la même longueur d’ondes, dans la gestion des dossiers, avec le 3eme vice président de la formation RNDiste, Temmar Mouloud.

Le FFS va-t-il se laisser faire ? Notre source affirme que les militants du plus vieux parti de l’opposition sont à pied-d’œuvre et préparent soigneusement une riposte contre le maire, s’il donnerait son approbation. Ils rendront public des dossiers sur la gestion « douteuse » de quelques structures communales, durant ce mandat. L’autre stratégie que prônera le FFS est d’opérer un forcing de l’extérieur, jusqu’à la tenue de nouvelles échéances électorales. Dans le cas contraire, et si le maire refuse de convoquer une assemblée extraordinaire, c’est « l’alliance communale » composée de 17 élus, qui bloqueront les travaux de l’assemblée de Tizi Ouzou. De ce fait, Arezki Bensalem est entre deux feux, accepter la proposition des quatre formations (FLN RCD RND et Indépendants) pour éviter le blocage de l’Assemblée, ou sa dissolution si le problème perdure, ou refuser l’offre est perdre ainsi la couverture de son parti, le FFS. Pire, s’attirer les foudres de ses amis, qui n’hésiterons pas à l’enfoncer davantage et le sacrifier sur l’autel de la politique, d’autant plus qu’on n’est qu’à quelques mois du rendez-vous électoral.

Calculs politiciens ou actes individualistes, dans ce coup de théâtre, le drame est que, seule la population, paye les frais, de certaines personnes aguichées uniquement par la finalité de leur carrière et de leurs propres intérêts.

Boudaoud M.

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