Cette affaire considérée comme le deuxième scandale financier, après celui d’El Khalifa, a secoué l’Algérie et a drainé une nombreuse foule hier au niveau de la salle du tribunal criminel d’Oran, en plus de la forte présence des avocats venus défendre les inculpés. Le plus en vue à côté du bâtonnier oranais, maître Gouadni, était l’ex-Sénateur démissionnaire, maître Mokrane Ait Larbi, qui a plaidé pour le report du jugement arguant l’exiguïté de la salle. Plusieurs avocats ont estimé que la justice aurait dû programmer cette affaire, dans une salle plus spacieuse au regard de son importance. » Dans d’autres pays, quand une affaire s’avère d’une telle importance, pouvant drainer une foule nombreuse, elle sera même programmée dans une salle de sport » avaient-ils argués, afin de reporter la séance d’hier.
Le procureur général près du tribunal d’Oran avait annoncé avant-hier, lors de sa conférence de presse animée sur cette affaire, la présence de pas moins de 100 avocats durant ce procès. Ce nombre à lui seul s’avère au-delà des capacités d’accueil de la salle du tribunal criminel Ibn Zardjeb.
Cette affaire liée au détournement de près de 13 milliards de dinars au détriment de la Banque Extérieure d’Algérie (BEA) au cours de l’année 2003, risque durer bien plus longtemps que prévu, au regard des nombreuses zones d’ombre qui l’entourent et à la demande des avocats des deux fils de Kharoubi, fondateur de cette banque privée, de reporter leur jugement en attendant la décision de la Cour Suprême, qui doit se prononcer sur le recours qu’ils ont introduit, suite à l’instruction de cette affaire à Oran et sa programmation dans une cour au lieu d’un tribunal, conformément aux nouvelles dispositions du code pénal, ce qui permettrait aux mis en cause de faire un premier appel avant la Cour suprême.
Dans cette affaire dite des » traites avalisées « , plusieurs sources affirment que l’expertise validée lors de l’instruction, risque d’occulter des noms au dessus de tout soupçon, du fait que les investigations ne sont pas allées jusqu’à dévoiler les personnes qui sont derrière les sociétés écrans, ayant tiré profit d’une partie de ces » traites avalisées « , à l’image de l’expertise faite à Mascara et qui a permis de dévoiler l’existence d’une société-écran : « Eurl Rafas « .
Parmi les 57 mis en cause qui défileront aujourd’hui, devant la cour d’Oran, il est à rappeler que 37 sont en détention provisoire, 7 sous contrôle judiciaire et 2 en liberté provisoire. 3 autres mis an cause dans cette affaire ont été extradés vers l’Algérie, selon le procureur général près du tribunal d’Oran, tandis que le principal mis en cause, en l’occurrence, Ahmed Kharoubi il se trouve toujours en France.
Hadj Bouziane