Wedris : de Béjaïa à Illoula

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Dans le sillage de la célébration du 600e anniversaire de la mort d’Ibn Khaldoun (1406-2006), les responsables de l’association Gehimab, en partenariat avec d’autres institutions et organismes de la wilaya, telles que la direction des affaires religieuses et des waqfs de la wilaya de Béjaïa et du comité de la zawiya Sidi Ahmed Wedriss d’Illoula Oumalou à Bouzguene, ont organisé au Théâtre régional de Béjaïa un colloque de trois jours (les 7, 8 et 9 novembre) pour rendre hommage à l’œuvre, à l’école et l’influence du maître du père de la sociologie moderne, le jurisconsulte Ahmed Ben Wedriss décédé en 1358 et que Ibn Khaldoun (son disciple) traitait du plus grand savant de Béjaïa.

Dépoussiérant la vie et l’œuvre du grand maître, un des intervenants au colloque a relevé cependant que si le jurisconsulte a fait l’objet de rares citations dans les ouvrages ésotheriques, son œuvre en revanche, à l’instar de Timaâmart n’Wedriss à Illoula Oumalou qui fonctionne encore de nos jours selon les préceptes du grand cheikh est qui continue à être la destination de nombreux pèlerins, est bien connue au-delà des frontières du Maghreb.

Après ses études coraniques à Béjaïa, Ahmed Ben Wedriss se rend à l’université d’El Azhar en Egypte pour parfaire ses connaissances en théologie et en jurisprudence. A son retour, ne trouvant pas le climat politique à sa convenance, à cause des turbulences qui règnent entre les Hafsides et les Zianides, et pour ne pas avoir à prononcer une “fetwa” en faveur de l’une ou de l’autre partie, il a préféré s’éloigner du milieu urbain pour s’isoler dans les montagnes de Kabylie.

Il a séjourné successivement à Imaghdhassen, à Akfadou et à Akabiou. A Illoula Oumalou à Bouzeguene où il s’est définitivement installé, il a institué sa célèbre zawiya, connue sous le nom de “Timaâmart n’Wedriss”. Mais son principal mérite a été sans conteste d’avoir été le premier à introduire et à diffuser à Béjaïa et au Maghreb le fameux livre “Mukhtassar” qui est le prestigieux traité de jurisprudence écrit par l’Egyptien Ibn El Hadjib (1175-1248).

Ahmed Ben Wedriss ne s’est pas contenté de le diffuser seulement. “El Mukhtassar”, il l’a comment et expliqué bien avant que ceux qui deviendront plus tard ses célèbres disciples : Ibn Khaldoun, El Waghlissi, El Houwari, Ibn Marzouk et bien d’autres ne soient accueillis à Béjaïa. A signaler que la deuxième partie du colloque est consacrée à la visite des lieux où l’érudit en jurisprudence a vécu.

B. Mouhoub

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