Une rencontre périodique du RCD qui devait se tenir jeudi dernier au Collège syndical de Béjaïa avec les cadres du parti regroupant les wilayas de Bouira, Tizi Ouzou et Béjaïa a vite tourné à la foire d’empoigne entre des dizaines des militantes de cette formation politique et la garde rapprochée du premier responsable, en l’occurrence Saïd Sadi.
Ils sont venus de plusieurs communes dont Amizour, Feraoun, El Kseur, Timezrit et d’ailleurs pour, disent-ils, interpeller le “Raïs” quant à la suspension “inexpliquée” des quatres élus RCD d’Amizour, mais aucune chance ne leur a été donné, pour faire valoir leurs doléances. Dire qu’il y a eu pire que ce que l’on pouvait imaginer, Saïd Sadi s’est directement versé dans l’insulte et la provocation verbale. “Vos coups d’Etat allez-y les faire ailleurs”, a osé dire le chef à une foule qui a dans un premier temps gardé son sang froid malgré le refus catégorique de l’ex-candidat à la présidence d’autoriser à ces militants, carte d’adhésion à la main, d’accéder à la salle de réunion, rapporte-t-on.
Voyant cette foule surchauffée et par crainte de débordements, un renfort de police est arrivé. Mais à en croire des témoins oculaires, c’est le président-même du parti qui cherchait à en découdre avec ses militants ébahis par son attitude. L’on a dit que Saïd Sadi a retroussé ses manches et se disait prêt à un règlement pas à l’amiable mais en usant de violence. Une altercation verbale dépassant les limites du respect a envenimé encore davantage la scène au moment où le docteur dans un état second traitait ces jeunes déchaînés de “fils de Boumediene”. Ces derniers ont rétorqué sagement qu’ils sont fiers d’être les fils de Boumediene mais pas “ceux de De Gaulle”. Une vraie leçon de morale donnée par l’élève à son maître. Un remue-ménage qui résume tous les symptômes d’un parti sclérosé qui n’a pas trouvé mieux que de se faire hara-kiri en sacrifiant ses propres élus et des militants sur l’autel d’un messianisme à peine déguisé.
Nadir Touati
