Démantèlement de réseaux de soutien à l’islamisme armé et quadrillage des principaux fiefs de l’ex-GSPC.
Une telle stratégie est méthodiquement appliquée, sans répit, par les forces étatiques locales de sécurité, particulièrement en Kabylie, théâtre ces dernières semaines de nombreuses attaques terroristes.
Mettant les bouchées doubles, la police judiciaire a encore procédé, la semaine passée, selon nos services, à l’arrestation de trois (autres) individus suspectés d’accointance avec les terroristes dans la localité de Benchoud, relevant de la circonscription de Dellys. Moins de trois jours auparavant, la même structure étatique de sécurité avait mis la main sur une quinzaine d’éléments clandestins de l’ex-GSPC, dans les localités de Ouled Aïssa et Zemmouri, à l’est de Boumerdès.
Parallèlement à ce travail de titan accompli par les services spéciaux de la Sûreté urbaine et de la Gendarmerie nationale — et dont le bilan fait état du démantèlement de cinq réseaux islamistes depuis novembre 2006 — les forces de l’ANP maintiennent, elles, leur pression sur des zones sensibles de la contrée précitée.
Un contingent militaire s’est redéployé, la veille de ce week-end, dans la partie nord du maquis de Ghzerwal, surplombant Souanine. Deux ou trois hélicoptères de combat avaient survolé, dans le même temps, le lieudit Azib Ould Tolba. Mais aucun raid n’a été effectué. Les détachements de l’armée régulière — qui avancent prudemment surtout en zone rurale, de crainte de se heurter aux champs de mines — n’actionnent leur machine de guerre que lorsque les tanières des hordes islamistes sont localisées avec précision.
Certaines sources ont fait état d’un accrochage survenu, mercredi dernier, non loin de Souanine, entre une patrouille militaire et un groupe terroriste. Mais renseignement pris, nos sources ont indiqué que rien de tel ne s’est produit. On affirme, par contre, que l’armée cherche, là, le moindre renseignement pouvant donner un essor à sa lutte contre la phalange sanguinaire d’El Ansar. Comptant au bas mot plus d’une centaine de terroristes actifs — en plus de ses innombrables relais — cette horde islamiste supervisée par Hamid Saâdaoui, alias Yahia Abou El Haythem (ex-bras droit de Hassan Hattab), rackette vignerons et autres agriculteurs à la moindre occasion. Sa résurgence à travers des coups d’éclats — souvent confiés à ses éléments agissant ici et là comme électrons libres — fait régner un climat d’extrême inquiétude depuis le début de l’année en cours.
Les mêmes exactions sont l’œuvre d’autres katibets, entre autres El Arkem et El Farouk, sévissant respectivement à la périphérie immédiate de Boumerdès et au nord-ouest de Bouira.
Pratiquement en état d’alerte maximale, les structures étatiques de sécurité préparent d’autres opérations musclées pour avoir, morts ou vifs, les éléments de la nébuleuse terroriste affiliée à El Qaida.
Salim Haddou