« Le peuple sait qui sont ces cercles qui ont empeché la réconciliation et la paix et Said Sadi en faisait partie. El Hamdou Li-Llah qu’il s’est ressaisi en s’apercevant que la politique d’exclusion peut être rattrapée « . La déclaration émane du tristement célèbre émir pour l’Ouest de l’ex organisation terroriste AIS, branche armée du FIS dissous, Ahmed Benaicha, dans une interview accordée au quotidien El-Djazair News, parue hier.
Il a déclaré à propos de la disposition du président du RCD à discuter avec tout le monde, y compris les islamistes, que » Said Sadi est un musulman. Il n’y a eu qu’un différend politique entre nous, point de différend personnel. Et s’il déclare être disposé à s’asseoir autour d’une table avec nous, nous lui disons qu’il nous trouvera des plus disposés, car nous considérons que le dialogue est plus que prioritaire « .
Découvrant les vertus du dialogue, l’ex terroriste islamiste a tiré à boulets rouges sur les démocrates républicains : » c’est les minorités qui tirent les ficelles et bénéficient du statu-quo non seulement politiquement mais aussi économiquement « . Il ajoutera en croyant que son retour et celui de ses acolytes » inquiète nombre de cercles d’intérêts »hizb fransa » » qui essaient, d’après ses thèses, de fermer toutes les portes devant eux et devant « les enfants de l’Algérie ». Ces « enfants de l’Algérie » qui partagent, selon l’ex émir, son projet et sa vision et celle de ses sbires.
Tentant de justifier l’indifférence des citoyens qui ne se laissent plus séduire par les slogans de ses compères, Benaicha avance que c’est une stratégie » imposée par la réalité et aggravée par le flou des lois, les groupes d’influence et d’intérêts » et que si un jour cette réalité évolue naturellement vers une liberté d’exercice politique » vous découvrirez notre force de mobilisation « , en promettant un raz-de-marée à Chlef le jour du vote !
A l’attention de l’opinion, Benaicha soutient que » le FIS garde sa base intacte, sa direction et ses militants « . Se contredisant juste après, il affirmera que, désormais, le parti intégriste dissous dispose d’un nouveau look. D’après lui, » il faut faire la différence entre le FIS des années 90 et le présent, entre les anciens militants et dirigeants et ceux d’aujourd’hui car beaucoup de choses ont changé « .
Dans sa lancée, il révèlera que la question de l’interdiction de l’exercice politique » ne touche que quelques-uns « . Il affirmera que « la loi, en ce qui nous concerne, se limite à la responsabilité « , mais aucune référence au FIS dissous. Qui sont ces personnes ? Benaicha déclare les ignorer, mais tente avec les pouvoirs publics de les déceler. L’ex-terroriste assure, au passage, que des signes de hauts responsables permettent de dire que l’interdiction ne concerne pas l’ensemble des militants du FIS dissous. Mieux, il renvoie les différends parus au sein de l’ex appareil dissous, aux multiples courants qui se développent parmi eux, allant des salafistes et prédicateurs, aux modernistes et nationalistes pour arriver aux frères musulmans.
Dans des termes à peine voilés, usant d’un ton menaçant, l’ex chef de guerre islamiste déclare attendre la position du président de la République. A contrario, s’il y a empechement de son retour avec ses semblables à la politique et partant, leur participation aux élections du 17 mai, ils saisiront la justice.
Il avance, par ailleurs, concernant leur probable intégration dans des listes partisanes, qu’il n’y avait pas de nouveau, excepté l’accord les ayant liés au MEN. Mais si, déclare-t-il, ils ne peuvent pas s’inscrire sur les listes de partis politiques, ils se présenteront » comme indépendants « .
Yassine Mohellebi