Pour de vrais enseignants

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Il n’y a pas de doute que tous ces diplômés versés dans l’enseignement, sans être enseignants, vivent à chaque rentrée scolaire, une situation dramatique : beaucoup ne sont pas reconduits dans leurs fonctions, d’autres attendent que des postes vacants se confirment.

On comprend leur angoisse, on comprend leur effroi d’être mis au chômage. Mais on ne peut accepter qu’ils exigent d’être versés dans le corps des enseignants, de prendre, de façon définitive, les écoliers : ils sont certainement compétents dans les domaines où ils ont été formés, mais pas dans l’enseignement.

Ce n’est pas parce qu’on parle le français qu’on peut enseigner le français, ce n’est pas parce qu’on est ingénieur qu’on peut enseigner la physique ou les mathématiques. Il n’y a pas que le savoir-faire dans l’enseignement, il y a aussi le savoir-faire, la pédagogie, la préparation à transmettre le savoir. Et, contrairement à ce que beaucoup croient, la classe n’est pas une mince affaire.

Au lieu d’inciter les vrais enseignants à aller travailler dans les régions défavorisées, en leur octroyant primes et logements, par exemple, le ministère de l’Education nationale, qui nous a habitué au bricolage, a recruté ces diplômés pour remplir le vide, causé par le départ des enseignants. Le résultats de cette politique, on le connaît : un niveau très bas !

Après six années d’enseignement dispensés par ces ‘’enseignants’’ spéciaux, les élèves ne savent même pas écrire un mot de français ou d’anglais, les lacunes sont énormes dans le domaine des matières scientifiques…

S. Aït Larba

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