C’est demain dimanche que l’APW de Tizi Ouzou connaîtra son nouveau président, 40 jours après l’assassinat de feu Rabah Aïssat le 12 octobre dernier. Lors du dernier scrutin du 24 novembre 2005, la présidence de l’APW revenait au parti FFS, après une alliance contractée avec le FLN, le PT et le RND isolant de fait le RCD.
Le parti de Hocine Aït Ahmed, avec 15 élus, était contraint de compter sur les 11 élus FLN et les 5 élus du RND ainsi que les 5 élus du PT avec lesquels un accord avec 36 élus, une majorité qui a permis à feu Rabah Aïssat de briguer le poste de président, contre l’opposition des 11 élus du RCD restés comme minorité impuissante dans l’assemblée.
Le vote de demain ne devrait pas réunir les mêmes ingrédients politiques que ceux du 24 novembre. D’abord l’alliance est jetée aux “orties” et n’est plus de mise pour moult raisons. A la maison FFS, la désignation de Smaïl Kecili, très inattendue, par Ali Laskri lui-même en sa qualité de premier secrétaire du parti en déplacement à Tizi Ouzou lundi passé, a soulevé le courroux dans les rangs du parti.
Cette désignation officielle du candidat du FFS à l’élection de demain s’est faite lors d’une réunion qui a regroupé les élus à l’APW, les membres de la fédération du parti, en présence d’Ali Laskri.
Alors que cinq postulants allaient présenter leur candidature aux primaires, le n°1 du FFS a coupé court en désignant l’ex-maire de Yakouren et actuel chef du groupe FFS à l’APW, en la personne de M. Kecili.
Tous les participants à cette rencontre ont quitté la réunion avant terme, avec une note de désespoir sur cette entorse anti-démocratique délibérée de la direction nationale, érigeant la désignation en mode de fonctionnement.
Les élus FFS au nombre de 15, risquent de ne pas fredonner la même chanson à l’heure du scrutin. La consigne de porter le dévolu sur kecili, n’a pas vraiment toutes les chances d’être appliquée même par les élus du FFS.
Cette situation au sein du parti de Hocine Aït Ahmed a ouvert la voie à divers appétits. Le cas du FLN, qui a tenu une réunion le jeudi après-midi sur le sujet, a d’emblée considéré l’alliance contractée comme caduque. Les raisons invoquées s’étayent sur l’expérience de l’exercice de la mandature une année durant. Feu Rabah Aïssat en tant que président d’APW, a installé trois commissions officiellement et deux autres au bénéfice des cadres du FFS.
La commission qui revenait au FLN ne disposait d’aucune prérogative et tous les pouvoirs de signature et de décision se sont concentrés entre les mains du président de l’APW.
Les élus FLN au nombre de 11, semblent opter pour une démarche plus exigeante que celle passée en novembre 2005. Deux émissaires du FLN rencontreront les dirigeants du FFS aujourd’hui pour s’entendre. A défaut, le FLN présentera une candidature en dépit des graves dissensions qui le traversent et affectent sa cohésion. La rencontre qui a eu lieu avant-hier jeudi à la mouhafadha n’a pas aplani les divergences d’approche, et aucun consensus n’a pu être dégagé, si ce n’est de remettre en cause l’alliance de novembre 2005.
Le parti de Ahmed Ouyahia, avec ses cinq élus à l’APW, a donné libre choix à ses élus pour voter, sans qu’il soit intéressé par une candidature, se sachant en rapport de force défavorable. Les cadres du RND contactés par nos soins se soucient plus de l’équilibre politique à respecter au niveau de l’assemblée et espèrent plus de stabilité de l’institution aux fins de mener à bien la politique du développement local.
Le groupe du PT qui dispose de 5 élus, s’est vu disloqué, deux d’entre eux ayant coupé le cordon ombilical qui les liait au parti de Louisa Hanoune. Les trois élus restants se plieront au devoir de fidélité au contrat politique signé avec feu Rabah Aïssat.
Le RCD, pour sa part, place sa confiance sur Mohand Ikherbane, candidature qu’il formalisera et officialisera le jour du vote. Le RCD subordonne sa participation à la validité ou non de l’alliance de novembre 2005. Comme il procède à des contacts individuels ciblant le RND et le FLN, actuellement en désarroi.
Au moins trois candidatures sont attendues demain, avec une rude bataille pour la succession de feu Rabah Aïssat : alors que le FFS est mal parti, le RCD incertain, le FLN dérouté, le PT déchiqueté, le RND s’offre en OPA.
Khaled Zahem