Les lycées techniques tirent la sonnette d’alarme

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Suppression de la moitié des filières technologiques, soit l’électronique, l’électrotechnique, fabrication mécanique, bâtiment et TP et technique comptable, et les filières retenues voient leurs charges horaires en enseignement spécialisé réduites en moyenne de 50%, un sujet qui a été le centre d’intérêt d’une conférence de presse animée hier par la coordination des lycées d’Alger avec la participation du conseil des lycées d’Alger et l’union des associations de parents d’élèves de la wilaya d’Alger.

Ainsi, la coordination des lycées d’Alger conclue que le nombre de professeurs passe pour les seules classes de terminales de 15 professeurs à 3 professeurs seulement, ce qui représente en terme de pourcentage une chute de 80%.

A cet effet, la coordination constate que huit professeurs de technologie sur 10 (ingénieurs et licenciés) seront en sureffectif, sans compter les chefs de travaux, les chefs d’ateliers, les magasiniers et les techniciens supérieurs en maintenance, « notre pays peut-il mettre en sureffectifs des milliers d’enseignants du techniques, un véritable capital, en jachère pour une réforme dont l’efficacité n’est pas du tout prouvée ? » s’interroge les enseignants du technique.

En outre, concernant le nombre d’horaires qui sont consacrés pour les filières retenues, elles sont estimées insuffisantes, car avant la réforme un élève faisait toutes filières confondues en moyenne 14,6 heures par semaine de technologie, alors qu’après l’actuelle réforme il ne fera en moyenne que 7 heures par semaine, « avec une charge horaire aussi réduite on ne peut prétendre à un Bac technologique reconnu comme tel », affirme la coordination. « La précipitation dans une vaste réforme du système éducatif depuis 2004 tant sur le plan de la structure des disciplines de l’enseignement que celui des curriculums sans préparation des véritables acteurs sur le terrain sans leur participation et sans leur consentement ont crée une démobilisation des enseignants » ajoutent les membres de la coordination des lycées techniques.

Il se demandent une seconde fois si les mesures appliquées, mises en avant par le ministère de l’Education nationale dans l’enseignement technologique sont efficaces pour le développement du savoir technologique et technique dont a besoin le pays. De plus, les membres de l’Union des associations de parents d’élèves n’ont pas manqué de dire leur mot à propos de cette réforme qui selon eux reste inadmissible, « il est temps de revoir le contenu de l’acte d’éduquer et de former dans le cadre d’un système global et cohérent de l’éducation et de formation. Pour ce faire il est tout à fait indiqué de faire participer tous les partenaires et de se départir définitivement de cet esprit de suffisance qui a fait apparaître des lacunes et des imperfections au détriment du développement économique du pays » certifient-ils, ils n’ont pas raté également de tirer, à leur tour, la sonnette d’alarme afin de sauver les lycées techniques et d’entamer « sérieusement et le plus tôt possible » le débat sur l’école pour la réhabiliter.

Après une étude comparative, la coordination constate que le nombre de candidats dans les filières technologiques représente en 2006 par rapport à l’ensemble des candidats 7,55% en Algérie et 48,69% en France.

Et le nombre de filières technologiques en Algérie est de 10 filières et qui passera à seulement 5 filières à partir de 2007, alors qu’en France leur nombre est estimé à plus de 260 filières. Très inquiète, la coordination appelle à une rencontre nationale le 23 décembre de l’année en cours et appelle tous les enseignants des lycées techniques à en faire un moment important de mobilisation.

Kahina Oumeziani

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