»Tous les étudiants qui ont bénéficié d’une bourse à l’étranger sont revenus »

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Répondant à la question d’un député de l’Assemblée populaire nationale (APN) relative aux mesures susceptibles de mettre un terme à la fuite des cerveaux algériens, et ce, lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a déclaré avant-hier que « tous les professeurs, au nombre de 360, ayant bénéficié de bourses d’études à l’étranger sont revenus durant les quatre dernières année ». Selon le ministre, c’est grâce à la réorientation de la politique de la formation et aux mesures incitatives que ceux-ci ont regagné le pays. S’agissant des étudiants, le ministre a estimé que leur nombre a connu une nette progression. Chiffres à l’appui, il déclare que 21 étudiants en 2004, 79 durant le premier semestre 2006, ajoutant que leur nombre devrait atteindre, d’ici la fin de l’année, 160 étudiants. En effet, la dernière décision présidentielle octroie au profit des chercheurs universitaires 500 bourses annuelles à l’étranger. Le nombre des maîtres assistants bénéficiant actuellement de bourses à l’étranger a également augmenté. « 520 professeurs bénéficient actuellement de bourses, alors que leur nombre ne dépassait pas 30 par an », a-t-il soutenu. Les étudiants en post-graduation, poursuivant leurs études dans les filières enregistrant un manque d’encadrement, se sont vus accordés 100 bourses. « L’opération d’octroi de bourses pour étude à l’étranger doit répondre à certaines conditions dont, notamment, l’accès des majors de promotion aux bourses et leurs insertion préalable dans un laboratoire de recherche national, le renouvellement du cadre juridique et son adaptation avec la nouvelle politique de formation » a-t-il précisé. Concernant les chercheurs algériens établis à l’étranger,

M. Harrouabia a souligné la nécessité de tirer profit de leurs expériences à travers des mesures incitatives et de leur permettre de contribuer à la recherche scientifique au niveau des universités algériennes. S’agissant des diplômes de l’université algérienne, qui, de l’avis de la vox populi, ont tendance à perdre de leur crédibilité, le ministre a répliqué qu’il ne partage pas ce point de vue, en arguant que les diplômes algériens ont permis à nombre étudiants de s’inscrire dans de prestigieuses universités et écoles de renommée internationale. Le ministre a indiqué, à ce propos, que son département a signé une série de conventions avec des universités étrangères pour faire valoir leur équivalence. A un autre député qui s’est déclaré préoccupé quant au choix des critères d’orientation des étudiants universitaires, le ministre a souligné que cette opération est soumise à quatre critères, à savoir le souhait exprimé par l’étudiant, les résultats obtenus à l’examen du baccalauréat, les capacités d’accueil des établissements universitaires, et enfin le lieu de résidence de l’étudiant. Dans le même sillage,M. Harraoubia a révélé qu’une carte nationale de formation est en cours d’élaboration, et devrait permettre à l’étudiant de s’inscrire dans d’autres universités jouissant des compétences et des spécialités désirées, quelle que soit la wilaya de sa résidence. « Cette catégorie d’étudiants sera prioritaire et bénéficiera de la prise en charge nécessaire », a-t-il soutenu.

« Le secteur de l’enseignement supérieur ne sera pas privatisé »

Dans sa déclaration à la presse, le ministre de l’enseignement supérieur a tenu à rassurer les étudiants universitaires, que l’enseignement supérieur « demeurera toujours public », excluant de manière catégorique son élargissement au secteur privé, à l’exception de certains établissements soumis à des cahiers de charges, auxquels les privés sont tenus de répondre en investissant dans ce secteur. En réponse à la question d’un confrère concernant la mixité dans certaines résidences universitaires, le ministre de l’Enseignement supérieur a déclaré que ce problème a été réglé. Mais il a tenu à mettre l’accent sur le respect réciproque qui doit présider dans les relations entre les étudiants. Enfin, Harraoubia nous a déclaré qu’il effectuera au cours de cette semaine une visite de travail à l’université de Bejaïa.

Salah Benreguia

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