Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a présidé dans l’après-midi d’hier, à l’hôtel Safir à Alger, le conseil de la wilaya de sa formation politique, en présence des 121 élus du Grand Alger. Cette réunion tenue à huis clos a été déjà annoncée par la presse nationale pour ce lundi. Le porte-parole du RND s’est contenté de nous confirmer la réunion sans donner d’indication sur sa teneur. Il est à noter que c’est pour la deuxième fois que l’ex-chef de l’Exécutif a eu recours au huis clos dans ses réunions avec les cadres de son parti, après celle de Boumerdes. En effet, l’enjeu des sénatoriales dans la capitale et sa périphérie explique en somme l’attitude d’Ouyahia, qui n’a pas manqué d’animer un meeting populaire à la Maison de la culture Mohamed-Boudiaf de Annaba, où la salle s’est avérée exiguë pour contenir une foule nombreuse venue écouter Ouyahia transformé pour l’occasion en tribun fort écouté. La stratégie développée ces derniers temps par la direction du RND est marquée par l’implication d’Ouyahia dans le redéploiement de son parti. Ainsi, le SG du RND compte peser de tout son poids pour minimiser l’influence du vieux parti au sein de la chambre haute du Pparlement et surtout mettre les chances du côté de son parti pour les sénatoriales, considérées comme des primaires par rapport aux élections législatives et locales de 2007.
Le véritable duel de ces sénatoriales entre le FLN et le RND s’annonce dans la capitale. C’est ce qui explique le conclave à huis clos d’hier à Alger, auquel ont participé des membres de la direction nationale du parti. Il est à constater que le premier responsable du RND veut tirer les leçons des élections passées, où la concurrence à l’intérieur du parti avait profité au vieux parti, qui demeure l’unique concurrent de la formation d’Ouyahia. Amoindrie sur le plan du nombre par rapport aux élections passées, le RND compte mettre l’ensemble de ses 121 voix derrière les candidats, qui ont plus de chance de passer et surtout de glaner les voix d’autres élus. C’est ce qui sous-entend que la carrure des candidats compte cette fois aussi, à côté d’un vote discipliné des élus de cette formation politique, qui tente d’empêcher l’ex-parti unique de contrôler l’ensemble des assemblées de la République, puisqu’il a déjà la main basse sur la première chambre du Parlement et sur le Conseil constitutionnel.
Par ailleurs, Ouyahia aurait eu fort à faire pour départager les 17 prétendants aux prestigieux sièges du Sénat et de surcroît, ceux de la capitale, quand bien même son rival, le vieux parti, part avec une » inflation » de candidats qui risque d’hypothéquer les chances de la formation de l’actuel responsable de l’Exécutif lors de ces sénatoriales. Le FLN peut se targuer de contrôler 44 assemblées communales sur les 57 que compte la wilaya d’Alger, mais il n’en demeure pas moins que la surprise de 2003, qui a vu le représentant du RND, Ahmed Khodja, ravir la vedette au candidat du FLN, Aissa Khellaf, avec un score honorable, au vu du sort du duel sur papier, donnant la majorité au vieux parti, peut se rééditer. Le jeu des alliances va sûrement peser et serait aussi au centre du huis clos d’hier de la formation d’Ouyhia. L’ex-chef du gouvernement compte marquer ces élections en intensifiant sa présence sur le terrain. Après le huis clos d’hier, des sources proches du RND indiquent qu’Ouyahia organisera trois réunions dans des wilayas du Centre du pays, avant de prendre son bâton de pèlerin pour Oran et Ain Temouchent.
Hadj Bouziane