l La délégation commerciale d’Italie, rattachée à l’ambassade de ce pays, a effectué, avant-hier, une tournée à Tizi-Ouzou, pour prospecter le marché du bijou et de l’orfèvrerie et tâter l’opportunité de vendre du matériel « sophistiqué » de transformation et de fabrication des métaux précieux.
Cette sortie sur le terrain est intervenue au lendemain du séminaire, tenu à Alger, sur le bijou et les métaux précieux, organisé par le ministère algérien de l’Artisanat et de la PME en collaboration avec les Italiens.
Conduit par le directeur de la délégation commerciale d’Italie, M. Samuele Posia, et le président de l’Association italienne des fabricants et exportateurs de machines d’orfèvrerie (AFEMO), M. Giorgio Manfredi, le groupe s’est rendu d’abord à la Chambre de l’artisanat et des métiers de Tizi-Ouzou avant de visiter deux ateliers de bijou artisanal, sis l’un à Tizi-Ouzou ville et l’autre à la Nouvelle-Ville, en présence de Ameziane Medjkouh, président de la Chambre du commerce et d’industrie du Djurdjura, et du directeur de la Chambre et des métiers, M. Osmani.
Dans les deux atelier, appartenant aux opérateurs Kechout et Sahed, les Italiens ont vanté leurs produits qu’ils sont venus proposer aux Algériens. «Les procédés de fabrication des bijoux sont les mêmes que ceux pour la préparation du couscous.», a tenu à expliquer le président de l’AFEMO venu en compagnie de six fabricants de machines de son pays.
A At Yenni, la délégation a visité la Maison de l’artisanat et a eu un entretien avec l’Association des artisans bijoutiers et avec le maire de la commune. Dans cette localité, les deux parties ont développé des approches totalement opposées l’une de l’autre.
En effet, si la délégation de fabricants italiens est venue dans un cadre strictement commercial, les bijoutiers d’At Yenni s’attendaient à un geste du ministère de l’Artisanat et de la PME, pour équiper la Maison de l’artisanat en matériel.
Ainsi, les artisans bijoutiers ont manifesté une certaine distance par rapport à l’industrialisation de leur métier : «Ce que nous attendions de la tutelle c’est de réviser les coûts de la matière première. Les Italiens sont venus nous proposer du matériel qui risque de tuer notre artisanat à moins que les pouvoirs publics vise à conquérir le marché extérieur par l’exportation de nos produits», nous dira, débité, M. Ben Belkacem, président de l’Association des artisans bijoutiers.
A en croire les artisans bijoutiers, leurs problèmes sont loin d’être solutionnés, puisque leurs doléances ont été détournées par un aspect purement commercial que les Italiens sont venus proposer, alors que «l’industrialisation de l’artisanat est un cadeau empoisonné de la tutelle.»
Il faut dire que la délégation italienne veut étendre son volume de vente de matériel et équipement de manufacture qui représente déjà 25% sur le marché algérien d’une valeur de 6 millions d’euros sur un total de 25 millions d’euros que représente les importations algériennes en matériel d’équipement pour la transformation des métaux précieux.
L’Italie a augmenté ses parts de marché algérien dans ces produits de 35% par rapport à 2005. Le volume d’échanges entre les deux pays, durant le premier semestre de l’année en cours, est favorable à l’Algérie avec 5 milliards (environ 6,35 milliards USD)d’euros d’exportations contre seulement 940 millions d’euros ( environ 1,194 milliard USD) d’importations. L’Algérie couvre plus de 35% des besoins en gaz des Italiens.
M.A.T
