Remplacement de l’œsophage à partir d’un bout de colon

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l C’est à se demander si c’est la venue du nouveau directeur qui a libéré les bonnes volontés ou est-ce la venue de la nouvelle équipe de jeunes chirurgiens qui en est à l’origine ? Sans doute les deux à la fois.

Ce qui est sûr, c’est que la jeune et sympathique Dr Souheib, assistée de son collègue Dr Outoudert viennent de réussir une première au niveau de l’hôpital de Béjaïa, en reconstituant l’œsophage d’un jeune patient de 25 ans à partir d’un bout de colon.

Cette opération particulière que seuls quelques professeurs pratiquent dans les CHU au niveau national, avait nécessité une dizaine d’heures dans le bloc pour ces deux chirurgiens durant la journée du lundi passé. Elle était très particulière car le malade ne possédait pas déjà d’estomac fonctionnel, donc ne pouvant remplacer son œsophage que par le prélèvement d’un autre tissu que l’on ne pouvait trouver qu’au niveau du colon. Les chirurgiens n’avaient aucun droit à l’erreur. Le jeune opéré qui était malade depuis une année vivait en jéjunostomie d’alimentation et pouvait se faire opérer depuis belle lurette si on avait pris la peine de s’en occuper à Alger où il était soigné en alternance avec Béjaïa. Se sentant libre de pratiquer depuis l’intronisation de M. Riane au poste de directeur, comme elle l’a souligné, le Dr Souheib avait invité le patient à se rapprocher de ses services pour l’hospitaliser et procéder à son opération et d’ailleurs, elle a eu raison du fait que l’opération était une réussite totale et le patient a commencé à s’alimenter normalement. Il se porte en très bonne forme et quittera l’hôpital d’ici quelques jours.

La jeune chirurgienne avait insisté sur les remerciements qu’elle devait à ses professeurs Bouhlassi et Imessaoudène qui l’ont initiée à ce type de défis et tient à encourager le personnel paramédical du service chirurgical de l’hôpital Khellil-Amrane de Béjaïa sans lequel l’opération n’aurait pas réussi. Il y a lieu de signaler que cette docteresse avait auparavant réussi ce type d’opérations et est toujours sollicitée pour collaborer dans les hôpitaux d’Alger aux côtés des professeurs Imessaoudène et Maâoui. En outre, à l’hôpital de Béjaïa, on avait déjà réussi une opération très délicate (DPC) l’année dernière, sur une femme qui présentait une tumeur à la tête du pancréas. Elle avait été faite par la même chirurgienne assistée du jeune chirurgien Dr Touati.

Unanimement, la jeune équipe de chirurgiens demande uniquement d’avoir les mains libres et un plus de la part du ministère pour éviter le transfert de patients vers les CHU pour des opérations qui peuvent être faites à Béjaïa même.

A. Gana

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