L’autre façon de combattre l’obscurantisme

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l Comment aider un jeune à sortir du gouffre de l’intégrisme ? Dialogue entre travailleurs sociaux, religieux et sociologues, l’excellent ouvrage “Quelle éducation face au radicalisme religieux ?” paru aux éditions Dunod, dirigé par la sociologue Dounia Bouzar, montre le désarroi des acteurs de terrain face à un problème qu’ils affrontent au quotidien. Certains éducateurs refusent d’aborder les questions de théologie.

D’autres l’acceptent, si cela leur donne des arguments. Que faire face à un élève dont le prosélytisme perturbe la vie scolaire ? Punir, en ignorant l’endoctrinement qu’il subit ?

Si certains estiment que “la religion ne peut pas valider n’importe quoi”, il n’en demeure pas moins qu’il faudrait rappeler les normes sociales, renchérissent d’autres éducateurs. Beaucoup estiment “que la meilleure recette consiste à amener le jeune sur terre” : au garçon qui refuse de serrer la main d’une femme, mieux vaut demander ce qu’il fera devant son examinatrice, le jour du permis de conduire, disent-ils, plutôt que contester d’emblée son attitude.

Bref, aux hallucinations dogmatiques, opposer le réel. En somme, en Algérie, cette interrogation que porte le titre de cet ouvrage n’a jamais été posée réellement surtout que chez nous cette problématique se pose avec acuité. Chose qui fera dire à un ex-inspecteur de l’éducation nationale de Tizi Ouzou : “Le problème est beaucoup plus d’ordre politique car, c’est de l’instauration de la laïcité qu’il s’agit et pour l’heure, celle-ci est toujours tabou”. C’est dire enfin, que le débat devra être relancé encore une fois si l’on veut réellement combattre les extrémismes qui sont l’unique score qui alimente tous les terrorismes.

Idir Lounès

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