Ce qui fait la particularité de l’olive de Kabylie depuis la nuit des temps c’est sa production d’huile en qualité et quantité ; dans chaque oliveraie l’on dénombre pour chaque centaine de pieds un seul olivier dont la qualité est destinée à l’olive de table « Azzeradj » préparée et consommée à l’état de grain, le reste de la récolte est réservé à la production de l’huile, d’abord la qualité de l’arbre ensuite la particularité du climat de la Kabylie et enfin la nature du sol ont fait que l’huile de cette région est d’une qualité et d’un goût exceptionnel, unique en son genre sur le plan international, et classé 1er choix, et cela grâce aussi au taux insignifiant d’acide qui n’excède guère 9e, selon des spécialistes en la matière.
De plus, sa transformation au niveau des huileries est un art loin d’être à la portée de n’importe qui, en Kabylie elle revêt les caractéristiques d’un “rituel sacré” de par le sérieux, la vigilance et surtout l’honnêteté du propriétaire de la fabrique, lors de l’écrasement et du pressage, opérations que supervise le propriétaire de l’huilerie lui-même car c’est là où tout se joue pour obtenir à une production de qualité, le dosage en eau chaude et le pressage sont les deux opérations déterminantes, quand à la qualité, c’est un art qui s’est transmis de père en fils depuis plusieurs générations. Malheureusement et pour les raisons évoquées, la Kabylie s’achemine vers un déclassement dans ce créneau qui a fait depuis toujours sa réputation, sa fierté et l’unique ressource grâce à laquelle survit l’écrasante majorité des populations de Kabylie.
Le fait que l’Etat ait accordé par intermittence des aides financières destinées à la relance de l’arboriculture en particulier l’olivier, n’a eu aucune répercution positive n’étant accompagnées d’aucun suivi ni contrôle, quand on constate que des oliveraies plantées il y a moins de quinze ans, grâce à l’aide de l’Etat et qui sont dans un état déplorable et de surcroît situées à quelques centaines de mètres de la subdivision agricole de M’chedallah, à l’image de celles implantées entre la localité de Raffour et celle de Bouaklane dans la même localité à titre d’exemple, que penser de celles situées en haute montagne ?
L’olivier, arbre rustique et centenaire quand il est épargné par les éléments destructeurs ne nécessite pas de grands soins pour son entretien, il suffit de le débarrasser des branches mortes, une taille légère tous les trois ou quatre ans, et enfin une cuvette à sa base pour emmagasiner un peu d’eau de pluie, ce qui ne demande pas grands efforts.
Omar Soualah
