Les dissidents se préparent pour la reprise en main du mouvement

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C’est la première sortie médiatique des dissidents du mouvement de Djaballah, depuis que la décision prononcée par le conseil d’Etat, déboutant ces derniers et réhabilitant le « Cheikh » dans ses fonctions de président du mouvement. L’aile restée fidèle à Djahid Younsi compte réunir ce lundi, les élus du parti pour faire le point sur l’affaire qui les oppose à leur ex-chef et surtout préparer les primaires des sénatoriales et les élections de 2007, apprend-on auprès d’un proche des dissidents.

Benabdeslam, porte-parole de l’aile dissidente qui a déclaré à un confrère que la bataille autour du sigle du mouvement n’est pas terminée, s’est même permis le luxe de s’exprimer sur la polémique suscitée par le projet de loi, déposé par le groupe parlementaire du HMS, interdisant la production, la commercialisation et la consommation des alcools.

Pour rappel, c’était le groupe parlementaire d’El Islah qui avait été à l’origine de la loi adoptée par le parlement, interdisant l’importation des alcools. Une loi qui a été abrogée par une ordonnance présidentielle. Cette même loi vient d’être remise au goût du jour par les députés du mouvement islamiste de Soltani.

Les dissidents, dont la majorité est issue des arcanes de l’hémicycle de Amar Saâdani, attendent la décision du conseil d’Etat, pour le recours qu’ils ont introduit, suite au verdict prononcé récemment par cette dernière, pour décider des suites à donner à leur entreprise.

El Islah qui est également le fruit d’une dissidence d’Ennahdha, subtilisé des mains du « Cheikh » par Adami au temps du Président Zeroual, joue son avenir politique dans les prochains jours. Djaballah qui a été derrière la création du « Comité pour la défense du choix du peuple », juste après l’arrêt du processus électoral de 1992, a tenté de garder une certaine « radicalité » dans son discours, même après l’échec de l’initiative du contrat de Rome, dont il a été l’un de ses promoteurs. Son mouvement qui a accompagné Benflis, lors des dernières présidentielles cherchent a suplanter le HMS, dans son rôle de figurant islamiste au sein du parlement et du coup, tirer quelques dividendes au sein du gouvernement.

La crise qui le secoue ne le prédispose guère à ce rôle, à moins que la surenchère du HMS ne soit poussée vers son expression islamiste « radicale », par le ministre d’Etat sans portefeuille, Soltani, qui menace de rendre public des dossiers sur la corruption touchant des hauts dignitaires du pouvoir. Par ailleurs, il est à prévoir que l’aile dissidente d’El Islah risque de recourir à une autre forme de pression sur Djaballah, qui a d’ailleurs mis ce dernier dans une situation inconfortable l’année écoulée. En effet, les dissidents avaient rendu public un scandale financier touchant à la gestion de ce parti islamiste. L’argent relatif au financement de la participation de Djaballah aux présidentielles a été derrière une levée de boucliers au sein de la famille politique islamiste.

Les dissidents d’El Islah comptent reconquérir le terrain perdu, suite à la décision du conseil d’Etat. C’est la seule voie de salut pour une bonne partie de l’aile de Younsi, qui voit les mandats au sein de l’actuelle assemblée populaire arrivés à leur terme.

Hadj Bouziane

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