Cette année, en l’absence de pluies, les vendeurs d’herbes tardent à se manifester sur les routes. La saison des figues étant finie depuis longtemps, on ne voit plus ces fruits qui, il y a encore deux mois, étaient vendus par seaux entiers.
En revanche, le melon, pourtant un fruit de l’été continue, en ce début de mois de décembre à égayer d’une belle couleur jaune les routes kabyles, notamment sur le tronçon Tizi-Nacéria, en allant vers Alger. On n’aurait vu que quelques fruits, on pouvait penser qu’il s’agit des derniers melons, ceux qui ont pu survivre au froid et au gel matinal, mais c’est par centaines qu’ils s’accumulent, colorant d’une belle couleur jaune le paysage.
Des melons sont même proposés à la vente par sacs de six ou de sept, pour la somme de 150 dinars. Il est vrai que ces fruits ne sont pas aussi succulents qu’en période estivale et que certains portent même des trace de corruption, mais cela fait quand même des melons en hiver !
On voit aussi, mais en quantité moindre des pastèques qui, en raison de leur rareté sont plus chères. Melon, pastèques, est-ce l’été en Kabylie ?
Nous avons pensé que la sécheresse est pour quelque chose dans le maintien de ces fruits mais les vendeurs nous ont répondu que la région est connue pour l’abondance de sa production et surtout pour son caractère tardif… Et si le melon était, à côté de l’huile d’olive, une richesse de la Kabylie ?
A-t-on un jour songé à exporter ces fruits. Plutôt que de l’importer d’Afrique du Sud ou d’une autre contrée éloignée, les Européens, si friands des fruits du soleil les achèteraient de chez nous !
S. Aït Larba
