Le plus haut sommet du nord du pays, Lala Khadidja, dans le massif du Djurdjura s’est revêtu de son manteau d’apparat durant ce week-end. En effet, les premières neiges ont fait leur apparition quoique tardivement par rapport aux années précédentes. Ces chutes de neige sur le sommet de la montagne ont été accompagnées dans les vallées par une pluie fine mais abondante et durable, ce qui a éloigné définitivement le spectre de la sécheresse et a délivré en même temps les agriculteurs de leur angoisse, provoquée par un mois de novembre plutôt sec et inhabituellement chaud. Avec ces importantes masses de neige qui recouvrent la montagne, le froid s’installera pour de bon et l’hiver retrouvera son climat normal avec des températures revues à la baisse. C’est avec des visages détendus et des mines joyeuses ce jeudi que les citoyens de la région, à majorité des agriculteurs ont partagé leur joie avec le reste de la population, rassurée enfin quant à la disponibilité de l’eau potable, vu qu’un rationnement ne s’impose plus.
L’énorme amas de neige se chargera de renflouer les nappes phréatiques et les sources d’eau retrouveront leur débit normal après qu’une diminution sensible a été constaté au niveau de tous les points d’eau de la région. Certaines sources et des plus anciennes, à l’image d’El Ainsar N’ath aâli Outhmim, en bordure de la RN 30, est sont complètement asséchées, phénomènes jamais observés au niveau de cette source, de mémoire des riverains, un signe effrayant de l’ampleur de la sécheresse qui a sévi durant les saisons d’été et d’automne. Les spécialistes de la “météo traditionnelle”, après avoir observé les hauteurs de la montagne, recouvertes de neige, prédisent un hiver pluvieux ; ils affirment que quand toute la partie rocheuse de la montagne est revêtue par la première chute de neige, cela est le signe avant-coureur d’un hiver rude et riche en perturbations atmosphériques, par conséquent humide et pluvieux. Signalons enfin que cette tempête de neige coïncide avec la première journée de l’hiver selon le calendrier berbère soit le 7 décembre, coïncidence qui confirme la richesse et les connaissances des Berbères en matière de météorologie composé de… thifdgirin, issemadhen, doukar, thivrourchin et lyalis entre autres.
Omar Soualah