La désertification est le principal ennemi de notre pays. Chaque année, pas moins de 35 000 hectares sont touchés par ce phénomène, résultant de l’avancée des dunes de sable du Sahara vers les côtes nord. La carte nationale de la sensibilité à la désertification démontre largement, et ce grâce à la télédetection que plus de 30 000 hectares de terres ont déjà été envahies par le sable sur toute la ligne du “front”, allant des frontières Est à celles de l’Ouest. Dans les zones telliennes, 47% des terres ont été touchées par l’érosion hydrique, soit 13 millions d’hectares. Ajouté à cela les incendies de forêts dévastateurs, surtout durant la période estivale. La croissance démographique galopante, le surpâturage, etc. Tout ceci pour avoir une idée des dangers qui menacent notre (maigre) patrimoine forestier. A travers le décret présidentiel n°62/96 du 22 janvier 1996, notre pays a ratifié la Convention internationale sur la lutte contre la désertification adoptée à Paris en 1994. L’Algérie s’est engagée alors, à mobiliser tous les moyens nécessaires pour lutter, dans un cadre de coopération sous-régional et international. Le projet du barrage vert, pour rappel, qui devait stopper l’avancée du désert a été lancé dans les années 70 sous Boumediène. Ce projet d’envergure nationale de 3 (trois) millions d’hectares, s’étend de la frontière marocaine à la frontière tunisienne. Les appelés du service national ont planté des centaines de milliers d’arbres jusqu’en 1991, où le projet fut arrêté par les autorité du pays, pour des raisons stratégiques, nous explique-t-on. En fait, actuellement, l’idée est d’arriver à une approche participative impliquant les habitants des régions concernées dans la lutte contre la désertification. Il est proposé aux cultivateurs et aux éleveurs dans le cadre des coopératives, avec l’aide de l’Etat, la plantation dans ces zones arides de la culture fourragère et des arbres fruitiers, tels que l’olivier, le grenadier, l’amandier, etc.
S. Seddik Khodja
