Le phénomène Le Pen, présenté il y a encore quelques années comme un épiphénomène, c’est-à-dire comme un phénomène secondaire, accompagnant un autre mais n’ayant aucune influence sur lui, est plus important qu’on ne le croyait. Il est vrai que l’arrivée au deuxième tour du chef de l’extrême droite française a surpris beaucoup de monde, mais on a encore dit que le Pen n’avait aucune chance d’accéder un jour au pouvoir. Aujourd’hui, un sondage réalisé par TNS Sofres pour le compte du journal Le Monde et RTL a révélé que les Français sont 26% à se dire d’accord avec les idées défendues par le Front National. Le sondage, réalisé les 6 et 7 décembre derniers, a porté sur un échantillon de 1000 personnes interrogés en leur domicile selon la méthode des quotas. 26%, c’est un quart de la population, un quart qui, si la droite traditionnelle ou la gauche sont divisées, peut le mener au pouvoir ! Le nombre de personnes au FN a baissé, passant à moins de 70% alors qu’en 2005, il était de 73%, autrement dit un nombre important de Français a changé d’avis en une année, passant du clan des adversaires à celui de ses partisans ou, du moins, lui manifestant de l’indifférence. La montée du chomage et de l’insécurité y est certainement pour quelque chose dans cette montée de l’extrême droite, mais il y a aussi le discours de la classe politique, notamment pour ce qui est de l’immigration et souvent liée à l’insécurité. Le discours de certains hommes politiques dits modérés ou de la droite républicaine –on se rappelle du fameux ‘’la racaille’’ de Sarkosy- ont fait plus de mal que les discours xénophobes de Lepen et de ses amis !
S. Aït Larba