Tlemcen se met au cinéma amazigh

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Le fameux rendez-vous donné à Tlemcen pour la 7e édition du Festival du film amazigh approche. Les festivités débuteront, comme prévu, le 11 janvier en cours, date idéale pour célébrer un tel événement. Cette année trois prix « Oliviers d’or » seront décernés, au lieu d’un seul jusqu’à présent. Un pour le cinéma de fiction, un autre pour le documentaire et un autre pour le cinéma d’animation. A cette occasion 15 films seront en compétition. Cette année un hommage sera rendu au cinéaste Abderrahmane Bouguermouh, invité spécial. Le festival sera inauguré par un spectacle, un défilé du carnaval Ayred, qui est un événement traditionnel ancestral, ayant lieu chaque année, dans la région de Béni Senous, aux racines berbérophones, sur les Monts de Tlemcen. Cet événement a lieu à l’occasion de Yannaïr. En soirée, à la Maison de la culture, sera donné le spectacle « Les Folies berbères ».

A cette occasion, et pour la première fois depuis plus de 10 ans, on assistera à des projections en 35 mm. En effet l’appareil vient d’être réparé grâce aux organisateurs et à une subvention du ministère de la Culture. Par ailleurs, il faut signaler qu’aucune salle de cinéma n’est ouverte à Tlemcen. De plus, deux cinébus (avec des camions affrétés par l’entreprise Tonic) feront des projections en plein air, à Tlemcen et dans les environs, et tous les films en tamazight sont sous-titrés en arabe. Pour éviter une dispersion, les activités seront centralisées à la Maison de la culture et à l’intérieur du « Mechouar », lieu historique qui fut le siège de l’ancien royaume des Zianides. Tous les deux sont mitoyens et situés au centre-ville de Tlemcen. En marge des festivités, l’invité d’honneur sera le Liban avec une délégation qui aura « carte blanche pour présenter des films d’actualité récents. Neuf réalisateurs seront présents dont Eliane Rabea, directrice du festival Ayyam Beyrouth. Une autre « carte blanche » est donnée au cinéma irlandais pour la projection de courts-métrages.

A propos du financement de cette édition, une enveloppe de 6 millions DA a été attribuée par le ministère de la Culture. Le complément a été donné par des sponsors : Centre national de cinématographie, OBDA, la Télévision algérienne, wilaya de Tlemcen et plusieurs journaux indépendants. Un spot publicitaire a été réalisé pour cet évènement (avec le concours de Canal Algérie, l’ENTV et A3).

En marge des projections, des ateliers seront organisés : un sur la critique de cinéma ( qui a été initié lors du Festival de Ghardaïa) avec le concours de la Fédération africaine de critique cinématographique ; un autre sur l’éducation à l’image pour enfants qui sera clôturé par la réalisation d’un DVD.

En outre, un séminaire est prévu sur le thème  » Littérature et cinéma « , avec le concours du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC, Oran). Il s’appuiera sur des romans adaptés à l’écran. Une présentation sur le carnaval de Ayrad avec ses éléments historiques et sa signification, sera également faite, avec projections de documentaires traitant de cet événement dont celui réalisé par Azzedine Meddour, en 1991, avec la collaboration du défunt Abdelkader Alloula.

Assarou-Cinéma qui est une nouvelle revue réalisée par le commissariat du Festival du film amazigh en trois langues (arabe, tamazight, français), présentera son premier numéro à l’occasion du festival. A partir de l’an prochain, les organisateurs du Festival du film amazigh comptent fixer ce festival à Alger. Celui-ci jusque-là était itinérant et s’est tenu dans sept wilayas.

Kahina Oumeziani

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