Qui porte atteinte à la mémoire de Matoub Lounès ?

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La stèle portant l’effigie du maître de la chanson berbère Lounès Matoub à l’entrée Ouest de la ville de Tizi Ouzou a été saccagée par un individu, D.N. dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon un communiqué de la Coordination des archs, daïras et communes de Tizi Ouzou, l’auteur de cet acte a été appréhendé par la police et présenté avant-hier devant la justice il a été placé sous mandat de dépôt. La stèle en question, située à quelques mètres de la gare routière, a été érigée par le Mouvement citoyen des archs, en avril 2005. A l’occasion de cette inauguration, il a été donné le nom de Matoub Lounès, qui a sacrifié sa vie pour la Kabylie et l’Algérie, à cette place. L’unique à l ‘échelle nationale. Dans ce communiqué, la CADC dénonce  » avec force cet acte inqualifiable, autant ignoble que lâche et exige que toute la lumière soit faite sur ses tenants et aboutissants et entend se constituer partie civile ».

Ce n’est pas la première fois que Matoub Lounès, considéré comme le plus grand artiste kabyle de tous les temps et, depuis son assassinat le 25 juin 1998, comme le symbole de la Kabylie, est victime de ces actes qui portent atteinte à sa mémoire. La statue Matoub-Lounès à Tikobain (daïra de Ouaguenoun) a été aussi saccagée et à ce jour elle demeure non réparée malgré l’engagement du président de l’Assemblée populaire communale de Ouaguenoun à la protéger dorénavant. Actuellement, la placette où est érigée cette grande statue est complètement à l’abandon. Pourtant, elle est située en face du siège de la mairie ! Ouaguenoun est une région où Matoub Lounès est très estimé.

Ce dernier a cité Ath Ouaguenoun dans plusieurs de ses œuvres. Il en a parlé dans son album Yehzen El Oued Aissi, où il dénonce la répression par le pouvoir du parti unique des événements du Printemps berbère. Et dans son album posthume, Matoub cite aussi Tikobain dans le prélude de la chanson Lettre ouverte…Actuellement, rares sont les cafés maures et les lieux publics où on ne trouve pas de portraits géants du Rebelle ornant les devantures. Les autorités locales ont donc le devoir de restaurer cette statue et celui de la protéger.

A. Mohellebi

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