“Le talent d’un artiste n’est pas tributaire du nombre de ses œuvres”, reconnaît-on. Par son répertoire pourtant restreint, puisque évalué juste à 19 chansons, Slimani a pu marquer sa génération et la marque à ce jour avec les titres qu’ils avait chantés durant les années 70. Surtout que la majorité des textes ont été composés par deux grands artistes et poètes, Kamal Hamadi (14 chansons) et Ben Mohamed (02 chansons). Slimani est de cette race d’artistes qui ont évolué loin des feux de la rampe. Il n’est pas né dans un laboratoire spécialisé où l’odeur de l’argent se fait suffocante, sinon il n’aurait pas quitté la scène ; il a préféré se consacrer à son travail professionnel et ainsi assurer son avenir. Il nous l’a dit d’ailleurs : “La carrière d’un artiste, aussi brillante soit-elle est éphémère. La chanson est un métier qui demande beaucoup de temps et de disponibilité : Je ne pouvais m’occuper de mon travail et faire parallèlement de la chanson. Il fallait choisir : mon choix a été vite fait, c’est-à-dire m’occuper de mon travail professionnel”.
Dès son jeune âge, ses parents, et notamment son père, lui reprochaient son intérêt à apprendre par cœur certaines chansons de l’époque et qu’il n’arrêtait pas de fredonner dans “son” coin.
A l’âge de 20 ans, à Alger, comme ce fût la mode à l’époque, avec l’aide de ses amis, il fait la connaissance des gens qui étaient dans le milieu de la musique. “Je n’ai vraiment pas la prétention de dire avoir fréquenté de grandes écoles de musique. J’ai essayé d’apprendre petit à petit auprès de beaucoup de gens du domaine”, dira t-il au passage. Et comme la plupart des chanteurs de sa génération, Slimani est passé par l’émission “les chanteurs de demain” de la chaîne 2 où il est passé 3 à 4 fois, pour être pris en charge par Kamel Hamadi qui a été et qui demeure d’ailleurs toujours son école à lui. De sa génération, qui ne se souvient pas de “mini jupe a Fatima, Walan-agh walan-agh, am snat tecrad, abrif n tala, ah ya Dda Kaci…”, chansons qui sont toujours d’actualité, surtout à la chaîne deux.
Le répertoire de Dda Slimane, qui n’existe que sur des disque 33 tours, sera à partir de ce mois de janvier disponible en vente sous forme de CD et K7 et cela grâce à Akbou Music qui rééditera toutes les chansons de Dda Slimane, de son vrai nom Metref Slimane. Slimane est né en 1945 à Agouni Ahmed, un des villages composant la commune de Béni Yenni ; le pseudonyme Slimani a été octroyé par erreur par une animatrice de la chaîne 2 lorsqu’il a voulu enregistrer son 1er produit et, depuis, il l’a gardé.
Sa carrière d’artiste, il l’a partagée avec de grands noms, comme la défunte Hanifa avec laquelle il a interprété “Ay argaz tuh d truhed”, avec aussi Anissa qui a chanté avec Slimani 4 chansons, ou encore avec la défunte Taous qui a interprété avec lui une chanson. Non seulement Slimane rééditera son répertoire mais il compte aussi revenir sur la scène de la chanson avec un nouveau produit.
Sur son retour, Dda Slimane nous a dit : “Retour ? Je préfère ne pas utiliser ce mot, mais je dirai tout simplement qu’à l’avenir, si Dieu me prête vie et santé, j’essayerai de faire partie du milieu de la chanson. Pour cela, comme me l’ont demandé mes amis, mon entourage, beaucoup de ceux qui ont écouté mes chansons durant leur jeunesse, je suis, dans un premier temps, en train de faire le nécessaire pour que toutes mes anciennes chansons soient disponibles de nouveau sur les supports CD et cassettes ; si tout va bien, ce sera vers la fin de ce mois de janvier 2007 (sauf imprévu). Mon projet est aussi d’éditer, toujours durant l’année 2007, si tout va bien, (il faut toujours parler au conditionnel dans ce domaine), un nouvel album qui sera composé de sept (07) ou huit (08) nouvelles chansons, et nous verrons pour la suite”.
Que souhaiter à Slimane, sinon bon retour et bonne chance sur son terrain, celui qui lui est familier.
B. Mhanna