l Sous le slogan « Citoyen, j’ai droit de choisir librement mes représentants », la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH ), a organisé une rencontre-débat jeudi passé à la fondation Frederich Ebert, autour du thème: “Des élections libres sont–elles possibles en Algérie ?”. Devant un parterre de personnalités politiques, à l’instar de Abdelhamid Mehri, Said Sadi, Ahmed Benbitour et Abdesslam Ali Rachedi, ainsi que des représentants d’associations activant dans le domaine des droits de l’Homme, les intervenants ont, tour à tour, convenu qu’à l’heure actuelle, les élections dans notre pays, ont été pratiquement toutes entachées d’abus, d’irrégularités et de fraude. Par ricochet, l’espoir de voir leurs tenues dans une totale transparence est quasiment nul. « La fraude, le trucages, ont fait perdre aux Algériens la confiances de se fier au principe de la souveraineté populaire », a déclaré Me Ali Yahia Abdenour. L’ancien président de la LADDH, n’a pas mâché ses mots, tout au long de son réquisitoire, pour dire que les échéances électorales se suivent et se ressemblent et les pratiques faussant le scrutin demeurent toujours. Selon lui, de Chadli jusqu’à Bouteflika, tous les rendez-vous électoraux ont été émaillés de fraude et les résultats étaient connus d’avance. Pour étayer ses propos, l’orateur cite en exemple, les élections législatives de 1997, ou le pouvoir en place, a procédé, au système de quotas, pour les partis politiques selon leur poids. Pour sa part, l’ancien Premier ministre, Ahmed Benbitour, a, quant à lui, indiqué que « Quand bien même il y aurait des élections transparentes, et c’est loin d’être le cas, cela ne mènera pas à la démocratie », avant d’expliquer sa thèse « la démocratie à besoin d’institutions opérationnelles, qui seront les pouvoirs législatifs, exécutif, judiciaire ainsi que des médias libres ». Le leader du RCD lui a axé son intervention sur la problématique de participer ou pas aux élections. « Si vous participez, votre présence donne de crédit au processus électoral. Si vous boycottez, c’est toute la population, qui se trouvera exclue au niveau de l’adhésion ». Toutefois, le président du RCD, a souligné que la participation aux élections est la seule occasion pour les partis dits « d’opposition » de s’exprimer un tant soit peu sur tous les sujets. Par ailleurs, cette rencontre a permis de définir les grandes lignes d’un plan d’actions permettant d’envisager la mise en place d’un dispositif autonome de surveillance des élections (DASE). Une action, selon les présents, qui ne vise pas seulement les prochains rendez-vous électoraux, mais qui constitue un travail de base en direction de la population, et ceci dans le seul objectif de faire avancer le concept de respect des droits citoyens, en ce qui concerne le vote.
Salah Ben
