En tant que pendant de l’ANSEJ, pour la tranche d’âge comprise entre 35 et 50 ans ou autrement dit le dispositif de création d’activités par les chômeurs promoteurs, la CNAC tient correctement son rang dans la lutte anti-chômage.La CNAC, dont l’activité historique est la prise en charge des travailleurs licenciés pour raisons économiques, fonctionne sans gros remous pour ce segment d’activité.C’est ainsi qu’elle prend en charge les indemnités de chômage pour une période allant de 12 à 36 mois. L’essentiel de ses ressources est constitué de cotisations versées à la CNAS, les fameux 35% versés par l’employeur et dont 1,75% lui reviennent.La seconde activité, qui est une incitation à la création d’activités, a démarré en octobre 2004.Cheville ouvrière et grand décideur à la tête de ce dispositif : le comité de sélection et de validation (CSV), composé de représentants des 5 banques principales, des chambres professionnelles, et d’un représentant de la CNAC.Ce comité siège en présence du promoteur assisté de conseillers accompagnateurs mis à sa disposition par la CNAC.Le CSV qui en dernière instance juge de la validité de la consistance et de la faisabilité du projet délivre les attestations d’éligibilité qui ne constituent pas cependant des “feux verts” pour le dépôt des dossiers en banque. Un dernier écumage s’effectue avant d’avoir l’accord définitif. Le montage financier, pour alléchant qu’il soit, 70% de prêts bancaires, 20% de prêts CNAC non rémunérés et 10% d’apport personnel n’a induit qu’un démarrage poussif et une réelle disproportion entre la demande et l’offre. D’octobre 2004, à ce jour, 332 dossiers ont été déposés. Le comité de sélection et de validation en a retenu 116 pour lesquels 105 attestations d’éligibilité ont été délivrées. Sur ce dernier chiffre, la moitié soit 53, a été déposée auprès des banques qui ont retenu en fin de compte 14 dossiers. Le reste étant versé “aux instances”. “Beaucoup de postulants et peu d’élus”. Ce constat établi par un promoteur : illustre un peu les contradictions d’un dispositif “où les banques ne jouent pas le jeué”, ajoute un cadre de la CNAC. L’accent global donné dans le cadre du CSV où les banques sont fortement représentées est remis en cause dès que le dossier arrive au niveau de l’institution financière. Ces atermoiements ne procèdent d’aucune logique économique surtout que le risque que la banque est amenée à assumer est minime.Tout crédit dans ce cadre est garanti par “le fonds de garantie” créé spécialement pour accompagner le dispositif CNAC !
M. R.