Le programme s’étoffe par de nouvelles actions

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Les travaux du Projet d’emploi rural (dénommé PER2) cofinancés à hauteur de 80% par la Banque Internationale pour la Reconstruction et le développement (BIRD) et de 20% par le gouvernement algérien et qui ont été lancés au cours du mois de décembre 2005 connaissent un rythme d’avancement appréciable. Le montant total du projet est évalué à 1,26 milliards de dinars.

Lors de la saison 2005/2006, près de 1 200 ha ont été plantés en différentes espèces, fruitières et forestières, en plus des travaux d’amélioration foncière sur une superficie de 1000 ha. Les travaux sylvicoles tendant à améliorer et harmoniser les peuplements forestiers ont aussi enregistré des réalisations de 400 ha à la fin du mois passé. Conçu spécialement pour créer de l’emploi dans les zones les plus défavorisées de la wilaya, ce projet prolonge le PER1 entamé dès 1996 à l’ouest du pays avec le même mode de financement.

Le choix des zones d’intervention a été orienté par les statistiques de l’ONS relatives au chômage et renforcé par des études sociales et environnementales (économie pastorale, cadre général de vie, érosion des sols, infrastructures hydrauliques,…) qui ont conclu à la nécessité de mettre en œuvre un tel projet sur onze communes du sud de la wilaya relevant des daïras de Sour El Ghozlane, Bordj Okhriss et Bir Ghebalou.

Les actions prévues s’articulent autour du développement agricole et du désenclavement (plantations fruitières en sec et en irrigué, ouverture et aménagement de pistes rurales), de la mobilisation des ressources hydriques (aménagement de sources, fonçage de puits et forages, retenues collinaires), de la lutte contre l’érosion des sols (reboisements, fixation des berges et corrections torrentielles) et, enfin, des activités promouvant la femme rurale (distribution des machines à coudre et octroi du petit élevage : aviculture et apiculture).

Sur le terrain, les entreprises attributaires des marchés ont commencé à se roder. L’une d’elles, l’entreprise publique SAFA-Zaccar qui avait de grandes difficultés financières avant de se voir attribuer les travaux du PER2, a fini par relever le défi.

Les paysans bénéficiaires des plantations arboricoles réalisées par cette entreprise sont satisfaits des résultats puisque la majorité des vergers ont réussi. Un large mouvement de recrutement sur les territoires des communes concernées est lancé au grand bonheur des familles et des autorités locales qui voient ainsi diminuer en quelques mois le poids du chômage. En outre, la réalisation des vergers dans les terrains particuliers est considérée à juste titre comme un investissement créateur d’emplois permanents. Ce qu’il y a lieu de remarquer dans la gamme des actions prévues par ce programme est l’introduction du vignoble. En effet, dans la localité de Guelta Zerga, commune de Sour El Ghozlane, 8 ha de viticulture sont déjà réalisés chez un agriculteur qui élève aussi l’autruche. Deux autres hectares de la même culture ont été plantés dans la commune de Dirah. Il faut signaler que depuis l’opération d’arrachage de vigne entreprise par les autorités pendant les années 70, les anciens vignobles n’ont pas pu être régénérés. A Aïn Bessem, Raouraoua ou dans la banlieue de Bouira, le vignoble a été remplacé par les céréales.

Ce n’est qu’avec la nouvelle politique du PNDA que de petites superficies ont été plantées en vigne de table. Le PER2 est venu renforcer et prolonger cette volonté de reconversion des systèmes de culture qui assure un meilleur revenu aux paysans, résiste mieux à la sécheresse et fixe bien les sols menacés par l’érosion.

Ce qui retient aussi l’attention dans cette série d’actions, ce sont les deux retenues collinaires prévues dans les communes de Maâmora et Dirah et qui totalisent une capacité de rétention de plus de 400 000 m3 d’eau dans une région dépourvue jusqu’à présent d’ouvrages hydrauliques de cette envergure. Les études de faisabilité ont été lancées au cours du mois de novembre dernier. L’accord des usufruitiers qui exploitent des terres dans la zone des futurs lacs d’eau a été acquis par le maître de l’ouvrage et une convention consacrant cet accord a été signée par toutes les parties au cours de l’année 2005.

Sur les 23 sources d’eau qui étaient programmées pour le captage au profit des foyers ruraux de la zone et qui serviront aussi bien à l’alimentation en eau potable, à l’abreuvement du cheptel qu’à l’irrigation des plantations fruitières, une vingtaine est déjà achevée.

Au cours de l’été passé, 1800 ruches ont été distribuées aux paysans de la région Sud de la wilaya à raison de 10 ruches par foyer. La deuxième opération de distribution, qui portera sur 4560 ruches, aura lieu au printemps prochain.

Ces mesures de consolidation visent à accompagner les activités agricoles dont bénéficient les ménages sachant que, généralement, les actions agricoles mettent du temps pour produire leurs fruits et exigent des entretiens permanents. Les bénéficiaires ont signé des actes d’engagement pour assurer l’entretien de leurs vergers (arrosage, binage, taille, traitements phytosanitaires).

Pour les actions de désenclavement, un programme d’aménagement de 80 km de pistes vient de faire l’objet d’un avis d’appel d’offres et les travaux seront entamés probablement à la fin de cet hiver.

Au cours des prochains mois, des modules d’aviculture et de machines à coudre seront distribués aux foyers des communes ciblées par le projet. Ce volet du PER 2 est considéré comme une mesure d’accompagnement destinée aux femmes rurales nécessiteuses (veuves, femmes chefs de famille, jeunes filles déscolarisées,…).

Amar Naït Messaoud

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