De la difficulté de réunir des jurés

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Aux habituelles critiques émises par les citoyens à l’endroit d’une institution judiciaire qui pourtant entame une mue, vient s’ajouter la désaffection de ceux-là mêmes désignés pour assister les juges, garantir l’équité d’un procès et que l’on nomme jurés.La session criminelle qui s’est ouverte hier a tourné court puisque la première affaire inscrite au rôle n’a pu être examinée, pour une question de procédure. Trois jurés en effet, réquisitionnés pour cette affaire ont brillé par leur absence. Rappelons que la procédure requiert pour sa partie composition du tribunal, en plus de la présence de trois juges, celle de deux jurés choisis par l’accusé ou son avocat sur une liste de 12 membres convoqués à laquelle la législation a adjoint une autre liste de deux suppléants.Après donc une brève apparition et une fois le constat établissant la défaillance de certains jurés, arrêtée, les juges se sont retirés pour « essayer de prendre attache avec les absents et réunir ainsi toutes les conditions pour la bonne tenue du procès ».Y. D., accusé de meurtre avec préméditation devra donc attendre encore avant d’être fixé sur son sort. Cette affaire qui remonte au 7 mai 2004 s’est déroulée au parc d’attraction de Bgayet, dans une cabane transformée pour l’occasion en lieu de beuveries. Pour une malheureuse histoire de clés d’une autre masure, la discussion s’est envenimée avant de prendre une tournure dramatique que les esprits surchauffés n’ont pu maîtriser sans que l’on sache exactement ce qui s’est passé, c’est ce à quoi s’attellera le tribunal, K. S., 22 ans, est passé de vie à trépas sans qu’il n’ait eu le temps de dire « ouf ». Y. D. s’aidant d’une planche impressionnante, trônant en bonne place, comme pièce à conviction sur le bureau du juge a commis l’irréparable.La séance ajournée, le tribunal reviendra donc sur cette affaire à la fin de la session.

Mustapha R.

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