Le maire sur la corde raide

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Les groupes d’élus siégeant à l’assemblée communale de Tizi-Ouzou ne se lassent, apparemment pas, de leurs assauts à répétition pour le contrôle de la municipalité.

Alors que les plans d’actions du développement de la cité pataugent, les représentants du peuple font et défont leurs alliances au sein de l’Assemblées selon des goûts et appréciation politiques sur des sujets éphémères.

Si le maire, Rezki Bensalem, s’accroche à son poste et à la couverture politique de son parti, le FFS en l’occurrence, après avoir failli renverser le poids au sein de l’exécutif par sa démarcation du groupe d’élus indépendants qui l’entourait, l’opposition n’en démord pas pour autant pour se replacer.

La dernière trouvaille de l’opposition, qui a réussi encore une fois à s’allier contre l’exécutif, est l’offensive faite contre le maire lui exigeant lui à convoquer une assemblée extraordinaire avec un ordre du jour « imposé. » Autrement, les élus refuseront de se réunir pour « n’importe quel motif. » Dans une correspondance adressée au maire le 24 janvier dernier, accusé réception sous le n° 500, l’opposition constituée de la majorité de 12 élus sur les 23 que compte l’APC, a vertement incité M. Bensalem à convoquer une réunion extraordinaire en vue de débattre un ordre du jour, dont les points inscrits dénotent d’un soubassement purement politique que technique. Et pour cause : la fragilité des bilans d’actions de l’exécutif communal. Une fragilité entraînée par les guéguerres dont seule la municipalité de Tizi-Ouzou détient le secret.

« Faisant suite à votre convocation pour une assemblée extraordinaire, tout en ignorant notre demande du 16/01/2007, il apparaît clairement que vous voulez engager un bras de fer avec la majorité de l’Assemblée. Votre refus à donner le bilan nous autorise à nous poser des questions sur la transparence et la légalité de la gestion », est-il écrit en guise d’introduction dans la missive adressée au maire.

L’ordre du jour, que la majorité tente ainsi d’imposer au chef de l’exécutif communal, concerne le bilan détaillé de l’exercice écoulé, le bilan des engagements, la liste des certificats de possession délivrés, la liste des bons internes délivrés au profit des particuliers et l’inscription par anticipation des salaires de la régie pour l’exercice courant pour un montant de 72 millions de dinars.

Et pour mieux exercer leur pression, les 12 élus signataires du document, dont nous détenons une copie, se réfèrent aux articles 15 et 60 de la loi 90-08 du 07/04,1990, relative à la commune. Celui-ci stipule que le tiers de l’Assemblée a le droit de convoquer une assemblée extraordinaire…et que la gestion du président se fait sous le contrôle des membres de l’assemblée.

Pas étonnant, néanmoins, de voir le maire refuser une telle doléance, lui qui ne cesse de flairer « un leurre pour opérer le coup d’Etat et le renverser de son poste », nous dira un des proches de M. Bensalem. Il ajoute que « les 12 élus qui se sont, encore une fois, entendus pour s’allier dans le cercle de l’opposition veulent amener le maire dans un terrain fortement miné pour discréditer son action et son bilan à la tête de la mairie » D’ailleurs, plusieurs « points noirs » de la gestion de l’exécutif sont énumérés dans la missive du 24 janvier. Il s’agit, entre autre, des questions relatives à l’état d’exécution du budget 2006, de l’état d’avancement des opérations équipements inscrites sur ce même budget, de la situation des opérations PCD (Plans communaux de développement). Comme il est aussi question d’interroger le maire sur le devenir de la campagne « Tizi-Ouzou : ville amie de l’enfant » initiée par l’Unicef.

Un autre point et qui n’est pas des moindres, concerne la non approbation par l’Assemblée du budget supplémentaire 2006.

Autant dire que M. Bensalem est attendu de pied ferme par l’opposition en plein centre d’un double virage érigé au milieu de son mandat !

« S’agissant des salaires des travailleurs de la régie communale, il ne s’agit pas d’apporter des solutions de replâtrage pour un mois, notre souci est de mettre à l’abri des centaines de salariés pour tout l’exercice 2007 », avertissent-ils encore.

Et pour imposer leur « chantage », les élus de l’opposition précisent qu’ils ne prendront part à aucune autre assemblée si leurs exigences ne sont pas prises en compte : « Par conséquent, et en réponse à votre entêtement à discréditer les élus et à violer la loi impunément, nous vous informant que nous ne participerons à aucune assemblée dont l’ordre du jour sera autre que les deux points que nous avons énumérés », ont-ils tenu à souligner.

M.A.T

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