Les acquéreurs attendent la viabilisation depuis… 18 ans

Partager

Dix-huit ans que lotissement Sidi Ahmed IV de Béjaïa attend une viabilisation, sans laquelle aucun projet de construction n’est envisageable.

Depuis 1986, les quelque 140 bénéficiaires galèrent sans jamais entrevoir la fin de leur calvaire. Ils ont dû frapper à toutes les portes, écrire à nombre de responsables, pour finir par ravaler le goût acre des promesses jamais tenues.

Deux décennies durant, ils ont été renvoyés entre l’APC et l’Agence foncière et plein d’autres bidules administratifs sans jamais entrevoir le bout du tunnel.

“Depuis dix-huit ans, chaque fois que les acquéreurs demandent si la viabilisation est entamée, les APC qui se sont succédées les renvoient auprès de l’Agence foncière qui, à son tour, les renvoie auprès de l’APC”, déplore M. Arezki Ighmat, l’un de ces infortunés acquéreurs dans une lettre ouverte au wali de Béjaïa.

Au tout début, l’APC prétendait ne pas être en possession de brise-roches pour entamer l’opération, ensuite explique l’auteur de cette lettre, c’est une question d’ordre financier, qui est mise en avant pour se dérober à une tâche qui lui incombe suivant les termes des contrats de cession.

Lassés par cette attente, certains attributaires “historiques” ont fini par se débarrasser de ces peu heureuses acquisitions pour y faire embarquer les nouveaux acquéreurs dans ce parfait ouvrage de Pénélope. A quoi bon entretenir des vaches qui ne vêlent pas ? L’APC de Béjaïa ne l’entend pas de cette oreille, elle estime ne pas avoir lésiné sur ses efforts pour remédier à cette situation.

A part que son couronnement est, pour reprendre la formule consacrée, indépendant de sa volonté. “Deux avis d’appel d’offres pour la viabilisation du lotissement de Bouyeblaten ont été lancés en 2004 et 2005 et nous sont revenus infructueux”, indique Rafik Talantikit, son chargé de la communication. “Même une consultation restreinte n’a pas trouvé preneur” précise la même source. “Le terrain est comme son nom l’indique, de nature rocailleuse et accidentée, ce qui n’alléche pas particulièrement les intervenants potentiels qui préfèrent s’orienter vers d’autres marchés”, explique le porte-parole de la municipalité.

Une lueur d’espoir tout de même pour ces damnés de l’attente : l’APC de Béjaïa entend relancer “au courant de cette année” son avis d’appel d’offres.

La Direction de l’urbanisme de la construction et de l’habitat de la wilaya (DUCH) devrait pour sa part, à en croire une source digne de foi, mettre la main à la pâte en s’occupant d’une partie de ce chantier de viabilisation. Affaire à suivre.

M. B.

Partager