Le lycée Emir Abdelkader vient de boucler son vingt-cinquième jour de grève, suite au conflit qui oppose une partie des enseignants à leur directrice, dont ils demandent le départ, comme seul préalable pour la reprise des cours.
Les enseignants grévistes accusent leur chef d’établissement de dépassements manifestes de la réglementation et d’abus d’autorité, se révoltent contre le silence et l’immobilisme de l’académie d’Alger et de la tutelle qui ont « précipité la grève et tout mis en œuvre pour faire fléchir la grève », déclarent les enseignants.
La libération des élèves par la directrice, pour les mettre à la rue « a précipité la débâcle et l’intervention de la police dans l’enceinte même du lycée », en violation des franchises scolaires, tiennent à signaler les enseignants grévistes.
Une délégation des enseignants a été reçue par le secrétaire général de la tutelle, qui ignorant l’objet du conflit a participé à « démolir le moral des enseignants », martèlent les membres de la délégation, qui ajoutent que, même l’association des parents d’élèves a été de la partie pour les enfoncer d’avantage.
Après maintes sollicitations de l’arbitrage de l’académie d’Alger, l’inspecteur de cette académie « qui a longtemps refusé la signature d’un PV d’engagement pour le départ de la directrice” a accepté un engagement pour accélérer l’application de l’affectation du chef d’établissement, que les enseignants qualifient de « vague et ayant pour objectif de sauver la face de l’actuel chef d’établissement ».Les enseignants refusent toujours de surseoir à leur mouvement de grève pour « l’inadéquation entre la revendication du départ du chef d’établissement et l’engagement du directeur de l’éducation d’accélérer les mesures administratives concernant le lycée et les modalités du gel de l’activité de la directrice et sa mise à l’écart », refusée par le directeur de l’académie, qui dans son PV, désire « la reprise des cours sans contrepartie », ajoutent les enseignants.
En dépit de ces manœuvres, il reste que « ce qui a renforcé notre détermination est le soutien sincère et spontané des élèves à notre cause », qu’ils résument en « la mise à l’écart de la directrice, de trois adjoints d’éducation et d’un surveillant général pour outrage et insultes à enseignants, en attendant l’affectation d’un intérimaire pour assurer la continuité des activités administratives. La prise en charge de tous les recours introduits par les enseignants et l’arrêt des intimidations à l’encontre des élèves solidaires de leurs enseignants », concluent-ils.Ils assurent, d’autre part, qu’avec la satisfaction de ces revendications, ils s’engagent à l’établissement d’un planning pour la récupération des heures perdues et permettre de fait aux élèves de rattraper cet énorme retard.
M. Mouloudj