Aussi incroyable que cela puisse paraître eu égard à un hiver rude avec une pluviometrie exceptionnelle et l’absence des chutes de neige, la sécheresse commence à pointer du nez et l’inquiétude s’installe chez les agriculteurs.Les quelques averses du début avril sont loin de suffire du besoin en eau pour l’agriculture, en particulier les fourrages et tout ce qui est semence, ajoute à cela l’arrivée précoce de la chaleur, le printemps n’aurait duré finalement que quelques semaines au lieu des trois mois habituels, l’hiver ayant grignoté une bonne partie du printemps par la persistance du froid, la neige et le verglas d’où le retard mis par tout ce qui est herbe pour l’éclosion. A peine les bourgeons ont entamé leur apparition qu’un soleil caniculaire freina brutalement leur croissance à quelques centimètres à peine du sol. D’ores et déjà les éleveurs prédisent une mauvaise saison pour le cheptel.Ils savent qu’il y aurait un problème de nourriture animale ce qui déclenche automatiquement une opération de vente des bêtes aux fins de réduire les troupeaux pour pouvoir maîtriser la pénurie en fourrages c’est ce qui explique l’inondation des marchés à bestiaux, entraînant naturellement une baisse sensible des prix des bêtes toutes races confondues qui sont cédées à pertes, avant la flambée des prix des aliments de bétail qui interviendrait dès la fin mai, à moins que les services de l’agriculture ne prennent les choses en main en injectant dans le marché des quantités suffisantes de fourrages aliment et autres, son et orge à des pris abordables qui réduira sans aucun doute la saignée de la région en matière d’élevage. Si le beau temps persiste seulement deux semaines encore, c’est le plan ORSEC qui doit être déclenché. Les pâturages seront complètement asséchés et les bêtes n’auront plus rien à se mettre sous la dent. L’angoisse de tous les éleveurs que nous avons rencontrés est bien instructive quant au désastre qui se prépare à ce sujet, si l’Etat décide de faire quelques chose pour leur venir à l’aide. Il est temps disent-il, en plus de la cherté de la nourriture, la sécheresse entraîne dans son sillage toutes sortes de maladies du cheptel.
Omar Soualah
