Les ressources humaines, ou le nouvel investissement

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Le géant de l’agroalimentaire Cevital va signer, dans un mois, un accord de partenariat avec la prestigieuse Ecole des mines de Nantes (EMN). L’information a été donnée par les premiers responsables des deux parties, à savoir Issad Rebrab, Pdg de Cevital, et Stéphane Cassereau, directeur de l’Emn, lors d’une rencontre avec la presse, organisée samedi soir, à l’hôtel El-Djazaïr. L’annonce de la signature de cet accord vient quelques heures après le lancement officiel de l’École doctorale en énergétique et développement durable, en collaboration avec l’université de Boumerdès. Ce projet d’école doctorale, qui est le premier en Algérie dans le domaine des mines et de l’industrie, est réalisé grâce à l’apport de groupe industriel Cevital. En présence d’enseignants et d’industriels algériens et français, et de la presse nationale, M. Cassereau a expliqué que la coopération avec Cevital sera stratégique et axée sur trois chapitres : la formation initiale, la formation continue ainsi que le développement et la recherche technologique. Dans la foulée, le directeur a suggéré l’idée de la création d’un laboratoire commun ou d’une école commune avec le groupe industriel algérien, et ce dans le but de mieux ancrer leur collaboration. Coté algérien, M Issad Rebrab a passé en revue la stratégie de Cevital, qui, selon ses dires, reposera désormais sur la diversification de ses activités. « Il ne suffit pas d’avoir seulement les moyens financiers : nous devons aussi investir dans l’homme et dans sa formations, parce que c’est l’homme qui crée les richesses », a-t-il déclaré. Dans le même ordre d’idées, il a tenu à rappeler que son groupe aura besoin de cadres de haut niveau, notamment avec le démarrage de nouveaux projets, à l’instar de l’unité de production de verre plat, sans oublier les investissements dans la sidérurgie, la pétrochimie et l’énergie solaire. Le leader de l’agroalimentaire dans notre pays, par le biais de son patron, ne cache plus son enthousiasme de se voir un jour propulsé dans le concert des grandes sociétés multinationales. Et pour cause, M Rebrab a indiqué que son groupe est en mesure d’engager une bataille nommée « la recherche et le développement », et ce dans le souci d’avoir une place honorable parmi les « grands ». Par ailleurs, M Issad Rebrab a indiqué que la contribution de son groupe dans ce projet sera « financière » pour permettre la formation d’une trentaine de cadres supérieurs et qui seront recrutés cette année. En homme ambitieux, il ajoutera que d’ici 2010 le nombre avoisinera une centaine. N’en restant pas là, il tient à souligner, que les différentes usines du groupe, seront ouvertes aux chercheurs et étudiants qui seront formés à l’École doctorale de Boumerdès. Le PDG de Cevital a saisi cette occasion pour déclarer qu’un accord a été passé avec l’université Abderahmane Mira de Bejaia et où il est question, particulièrement du sponsoring de 20 chercheurs algériens. Cette stratégie adoptée par l’industriel algérien est justifiée par le manque de cadres supérieurs sur le marché du travail. « Actuellement nous sommes contraints d’aller chercher les cadres outre-mer, en attendant de former nos propres cadres », a signalé le patron de Cevital. Il est à signaler que le projet de la création d’une école doctorale est l’œuvre de M Tazrout, un éminent professeur algérien, enseignant à l’Ecole des mines de Nantes et qui est, faut-il le rappeler, l’une des grandes écoles françaises de formation de cadres supérieurs et de managers d’entreprises. A ce propos, il dira que les cours seront dispensés par des enseignants français et belges, en étroite collaboration avec des professeurs algériens.

Salah Benreguia

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