Les remous internes que connaît le Front des forces socialistes, depuis l’été dernier, date de l’émergence d’un mouvement de contestation contre le secrétariat national, ne semble pas s’estomper. Pire, l’exclusion de 11 militants du parti, la semaine dernière, ne fera qu’exacerber la tension au sein du FFS qui est désormais confronté à la poussée de la fronde des vieux militants, appelés “les anciens de 1963.”
Ces derniers, dans une lettre de Hocine Ait Ahmed, dont l’identification reste, par ailleurs, un sujet de débat parmi les contestataires, sont qualifiés de «de cas sociaux». Ils ont tenu à réagir via une déclaration qui nous a été transmise hier, (lire la déclaration intégrale)
Le courroux de cette frange de militants a atteint son paroxysme, dès lors que leurs compagnons dans les actions de fronde, sont traités de “truands et de corrompus.» L’usage de ce genre de quolibets est très mal ressenti par les vieux militants du FFS. «Il ne faut pas perdre de vue que tant que nous fréquentons des «truands et de corrompus», cela voudra dire que nous le sommes également», nous diront MM. Kaci Ramdane et Mohand-Oussaid.
Ces deux militants de la première heure au sein du FFS n’ont pas manqué de répliquer que «les membres du secrétariat national ont posé devant leur face un miroir dans lequel ils se sont rendus compte que ce sont, à vrai dire, eux les truands et les corrompus.»
Revenant sur la décision de radiation des 11 militants, décidée lors du conseil fédéral la semaine passée, en l’absence du premier secrétaire fédéral, les portes voix du groupe des anciens de 1963 de Tizi Ouzou, n’ont pas manqué, non plus, de dénoncer la façon par laquelle la décision avait été prise.
«La décision de radiation de nos compagnons, qui sont parmi les meilleurs militants du FFS, nous touche fortement. Mais tout le monde doit savoir que ces radiations sont nulles et non avenues, car elles ont été faites en dehors des statuts du parti», dira Kaci Ramdane.
Sans vouloir s’en prendre au président du parti, qui est, selon nos interlocuteurs manipulé et mal informé, «la plus grande tare doit être assumée par les membres du secrétariat national et à leur tête Ali Laskri et Karim Tabou, désignés pour se charger d’une mission bien précise : phagocyter le FFS.»
Les deux vieux militants visiblement affectés par le sort que subit leur parti, avaient des mines éplorées. Ils se disent trahis par ceux qui «n’ont rien à voir avec la ligne politique du parti.» «Le fait de toucher nos meilleurs militants tels Melbouci, un membre fondateur du parti, et le Dr Ait Belkacem, dénote d’un acharnement aveugle et d’une stratégie de destruction du parti. Si c’est cela le FFS pour lequel j’ai sacrifié ma jeunesse ! ?», nous dira, avec amertume, Mohand-Oussaid Abdelkader.
Et pour appuyer leur révolte, les deux membres du groupe des anciens de 1963 de Tizi Ouzou, réclament la tenue d’un «congrès démocratique, digne de la ligne politique du FFS, duquel émergeront les vrais responsables en lesquels nous aurons confiance de faire aboutir nos idéaux. A partir de là, nous verrons si les chargés de missions survivairont au verdict de la majorité.»
M.A.T