Maintenant que cette très attendue sûreté de daïra est implantée dans la circonscription, va-t-on relancer la dixième édition de la fête de la poterie à Maâtkas car, faudrait-il le rappeler, c’était le motif sécuritaire qui a été avancée à la fois par les autorités locales et le mouvement associatif pour prétexter l’annulation de ce rendez-vous culturel depuis maintenant six ans, autrement dit depuis les douloureux évènements du Printemps noir en 2001 et, par ricochet, le départ de la brigade de la Gendarmerie nationale de la localité. Il convient de rappeler que sur les trois fêtes des bijoux à Ath Yenni, la fête du tapis à Aït Hichem, et enfin celle de la poterie à Maâtkas, seule cette dernière s’est malheureusement éclipsée au grand dam des artisans-potiers et de toute la population de la daïra de Maâtkas. Aujourd’hui plus que jamais, on s’interroge tous ici sur l’imminence du retour de cette grande kermesse culturelle qui a fait sortir Maâtkas de son anonymat. Il est évident que les autorités locales (élus) sont incapables de se prononcer car tant que le tissu associatif, véritable précurseur de cette fête, ne s’est pas encore manifesté, le doute est toujours là, d’autant plus que la plupart des associations villageoises telles que “Tafsut” de Bouhamdoun, “Tafrara” de Cherkia et “Tigiedit” d’Aït Zaïm sont plongées dans une catalepsie certaine. C’est dire que le suspense risque encore de perdurer quant à la tenue ou non de cet événement culturel qui a rayonné sur le plan régional neuf ans durant et qui a vu d’éminentes personnalités du monde politique, culturel et social défiler dans cette belle contrée Sud de Tizi Ouzou. En tout état de cause, nous y reviendrons en temps opportun pour amorcer ou pas cette grandiose fête de la poterie, car il est certain que cette fois-ci Maâtkas perdra cette consécration qui a fait d’elle la capitale de la poterie kabyle, si l’on n’arrive pas encore une fois à relancer ce rendez-vous dans le courant de cette année.
Idir Lounès
