Si vous faites une virée du côté de la corniche Est bédjaouie sur la RN 43, il ne faut point vous étonner de voir des panneaux de signalisation qui n’ont rien à voir avec le code de la circulation routière. Les usagers de la route qui part de la corniche Est bédjaouie jusqu’à Ziama, qui court tout le long du littoral, auront certainement remarqué que le code de la route s’est enrichi ces derniers temps de nouveaux panneaux de signalisations routières très singuliers.
Des panneaux temporaires improvisés par des particuliers apparaissent et disparaissent au gré des événements et qui ont la particularité d’être fixés au beau milieu de la chaussée, là où personne ne les attend.
Certains de ces panneaux recommandent poliment aux automobilistes de ralentir sans préciser la nature du danger qui nécessite ce ralentissement alors que d’autres, faire-part très original, annoncent un décès.
Bien avant l’apparition de ces supports métalliques, qui tendent aujourd’hui à se formaliser et à se généraliser, les riverains de la route avaient recours à des objets aussi hétéroclites qu’encombrants pour ralentir la circulation. Ainsi, il arrive fréquemment à l’automobiliste distrait de se retrouver face à un tas de ferraille négligemment posé au milieu de l’asphalte avec tous les risques d’accident que cela comporte. Dans certaines de ces localités qui ont poussé parallèlement à la route qui les traverse, on est allé jusqu’à confectionner des panneaux en bonne et due forme que l’on ressort à chaque fois que l’on célèbre un mariage ou un enterrement. Cette pratique semble aujourd’hui définitivement rentrée dans les mœurs, étant donné qu’avec le phénomène d’imitation, beaucoup d’agglomérations l’ont adoptée. Cela dit, avec tous les ralentisseurs anarchiques qui donnent à nos routes un aspect de tôle ondulée et les commerces sauvages qui se sont emparés des accotements, les pauvres automobilistes, qui se voient de plus en plus disputer la chaussée aux piétons qui traversent là où bon leur semble, doivent donc redoubler de vigilance pour ne pas tomber… dans le “panneau”.
Sid Ali Djenane
