L’un des grands philosophes allemands

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l C’est l’une des figures emblématiques de l’Allemagne. Ses pensées sont toujours au centre des débats philosophiques.

Max Scheler est un philosophe allemand. Né à Munich le 22 août 1871, mort à Francfort-sur-le-Main le 19 mai 1928. Il est considéré comme un des plus grands philosophes de l’Allemagne contemporaine, et sa mort a mis fin prématurément à une activité extrêmement féconde. Juif de naissance, il grandit sans éducation religieuse. Il subit fortement l’ascendant du prêtre chargé de l’instruction religieuse et il est baptisé dans la religion catholique à l’âge de quatorze ans. Ses humanités terminées, il commence ses études de philosophie à l’université de Berlin, puis d’Heidelberg. Il subit alors l’influence de Simmel. A Léna il rencontre Eucken dont il devient le disciple, ses thèses : Sur le rapport entre les principes logiques et les principes moraux (1899), La méthode transcendantale et la méthode psychologique (1900), reflètent ses idées, en réagissant à la fois contre le kantisme et l’empirisme, par l’affirmation de la vitalité de l’esprit. Chargé de cours comme privat-docent à Iéna, il passe ensuite, après son habilitation, à l’université de Munich (1907) où il entre en contact avec la phénoménologie de Husserl qui le marque profondément, et également avec la pensée de F. Brentano. Période d’intense activité intellectuelle et de conversion religieuse. Les circonstances de son premier mariage l’avaient éloigné de l’église catholique. Il y revient, fréquente l’abbaye de Brou, fait un effort, qui ne sera jamais vraiment couronné de succès. Scheler réfléchit sur les philosophes de la vie, Dilthey et Nietzsche, en même temps que sur la tradition augustinienne. Fruit de ces méditations : en 1913 parait De la Phénoménologie, Théorie des sentiments sympathiques et de l’amour et de la haine, devenue, dans la seconde édition remaniée de 1923 : Nature et formes. En même temps, il compose diverses études : L’idole de la connaissance de soi-même, Le Ressentiment comme fondement des conceptions morales qui prendront place définitivement dans un recueil réédité en 1919 sous le titre Le Renversement des valeurs. La guerre de 1914-1918 provoque également sa réflexion philosophique : Le Génie de la guerre et la guerre allemande, (1915), La Guerre et la reconstruction, (1916), Sur les causes de la haine contre les Allemands (1917). En 1919, il devient professeur à l’université de Cologne; il est considère comme le maître de la pensée catholique allemande; sa philosophie des valeurs dont le meilleur est son ouvrage : Le Formalisme dans l’éthique et l’éthique des valeurs matérielles. Pour lui, la rencontre avec la personnalité vivante qu’est Dieu est dans la participation et l’amour. Un accomplissement dernier et indispensable de la personne humaine, qui doit se découvrir comme image de Dieu. Cette philosophie de l’acte religieux sera exposée, comme phénoménologie de la religion dans l’un de ses livres publié en 1921. Mais un nouveau renversement des valeurs, dans la vie de Scheler va bientôt lui brouiller les cartes et lui compliquer les choses davantage. Désormais les sociologues à Francfort le critiquent sévèrement. Le grand philosophe édite, durant cette période, Les Formes du savoir et la Société, (1926), et La Situation de l’homme dans le monde (1928). La pensée de Scheler, après cette seconde partie de son évolution philosophique il s’oriente vers l’anthropologie, insiste sur la complémentarité de la vie et de l’esprit. La divinité est alors plus liée au devenir de l’homme lui-même qu’à la spiritualisation des forces obscures. Ces écrits et tant d’autres furent des repères pour Sartre et bien d’autres philosophes.

Y. C.

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