Un changement radical s’est produit ces cinq dernières années : Tizi Ouzou n’est plus la même. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la mue s’est faite aussi bien dans le sens négatif que dans le sens positif. Mais les trois problèmes majeurs qui se posent sérieusement dans la ville des Genêts restent l’insécurité liée au banditisme, la saleté et l’exiguïté. Pourtant, à maintes reprises, les autorités locales ont organisé des campagnes pour lutter contre ce phénomène. Des campagnes auxquelles manque cruellement un suivi. Le résultat : Tizi Ouzou est devenue une cité difficile à fréquenter. Au centre-ville, par exemple, si la situation de la circulation automobile s’est nettement et incontestablement améliorée depuis la réalisation des trois trémies, il n’en demeure pas moins que les déplacements piétonniers sont devenus très ardus du fait de l’exiguïté des trottoirs.
La présence de ces trois trémies a également freiné la vie sociale. Les véhicules ne peuvent plus stationner, ce qui a affecté considérablement l’activité. Tous les commerçants du centre-ville se plaignent de cette situation. “J’ai loué ce local à 60 000 DA par mois, je ne suis même pas sûr de le rentabiliser car depuis la réalisation de ces trémies, la fréquentation des clients a sensiblement périclité”, nous confie un restaurateur de la Grand-rue.
Cet avis est partagé par l’ensemble des commerçants. Les personnes véhiculées préfèrent, par exemple pour déjeuner, se rendre à la nouvelle ville où il y a plus d’espace. Mais dans cette dernière aussi le tableau ne luit pas. L’insalubrité pose problème à côté des constructions anarchiques qui ont proliféré, notamment avec le laisser-aller qui a caractérisé la gestion du secteur du foncier dans la wilaya de Tizi Ouzou. Une anarchie indescriptible règne au centre-ville en temps de pluie. Marcher sur les trottoirs complètement défoncés est devenue une tâche difficile que d’aucuns se demandent s’il ne faut pas tronquer ses mocassins et autres baskets contre les légendaires bottes en caoutchouc. Des mesures positives ont été prises et appliquées. Il s’agit de la suppression du marché informel du centre-ville ainsi que celui des vendeurs à la sauvette des portables. La ville de Tizi Ouzou croule sous les immondices, un autre aspect qui n’est pas pour encourager les étrangers à s’y rendre ne serait-ce que pour y flâner. Même les habitants de la wilaya évitent de venir en ville, sauf par nécessité.
Pour se promener ou passer son week-end, on préfère souvent les villes voisines comme Boumerdès, Bgayet ou Alger. Quant aux vols à la tire, Tizi n’échappe pas aux délinquants. Toutefois, les agressions ont un peu diminué les derniers temps au centre-ville par rapport aux années du Printemps noir. Mais il est toujours déconseillé de se pavaner son portable collé à l’oreille ou bien à une femme de traverser la ville parée de ses bijoux. Même en plein jour.
Aomar Mohellebi