Alors que la droite française s’obstine à voir dans la colonisation une œuvre de civilisation, la gauche semble rejeter cette vision idyllique de ce qui fut, il faut toujours le rappeler, une vaste entreprise d’asservissement, d’exploitation et d’acculturation des peuples.
En tout cas, c’est ce qui transparaît dans le message adressé au président de la République par la candidate socialiste à l’élection présidentielle et qui a qualifié la colonisation de ‘’système de domination, de spoliation et d’humiliation’’.
C’est pour nous, qui avons eu à subir ce système, une évidence, mais il importe que les officiels français le reconnaisse et fassent leur mea culpa. On sait que le président Bouteflika a subordonné la signature du traité d’amitié entre l’algérie et la France à la reconnaissance par l’Etat français des crimes commis en Algérie durant la colonisation de 1830 à 1962.
Non seulement cette reconnaissance n’a pas eu lieu mais le parlement français (il est vrai, majoritairement de droite) a voté une loi magnifiant l’œuvre coloniale, devenue ‘’une œuvre de civilisation’’, recommandant d’honorer, dans les écoles, les hommes qui l’ont faite. Autrement dit, Bugeaud, Beauprêtre, Saint-Arnaud, Mac Mahon et bien d’autres assassins d’Algériens seront auréolés de la gloire des héros… Les villages de Kabylie et des Aurès, l’oasis de Zaatchas, Alger pillée, Constantine brûlée, l’Algérie toute entière se souvient des exactions de la conquête, des campagnes de pacification et de la guerre de libération…
S. Aï Larba