La Dépêche de Kabylie : L’autre aile tient un congrès sans votre participation, qu’elles sont vos réactions en ce moment?
ll Yacine Teguia : Des membres du courant dirigé par Ahmed Méliani ont renvoyé des militants venus assister au congrès suite à l’appel lancé par le secrétaire général par intérim, Ali Hocine, pour la tenue d’un congrès unitaire. D’autres ont été empêchés d’accéder à la salle des travaux, dont des membres du conseil national, auxquels on a contesté la qualité de congressiste. C’est une atteinte grave aux droits de ces militants, d’autant que l’article 29 des statuts du mouvement précise que les membres du conseil national sont membres de droit du congrès. Nous avons donc décidé, en accord avec la large majorité des congressistes, qui détiennent leurs mandats de leurs fédérations respectives, de lancer une action de protestation pour dénoncer des pratiques anti-démocratiques portant gravement atteinte à l’unité du mouvement.
Ahmed Meliani a déclaré que vos » pratiques provocatrices » sont étrangères au MDS et émanent » d’individus étrangers à leur mouvement « . Qu’en pensez-vous ?
ll Il suffit de vérifier au ministère de l’Intérieur si les noms de ces « individus » comme les qualifie Ahmed Méliani, avec mépris, sont portés sur la liste des membres du conseil national qui a été déposée à l’issue du congrès de 1999. Ces militants sont connus sur le terrain des luttes. Et leur protestation contre les graves dérives anti-démocratiques d’Ahmed Méliani révèle toute la vigueur de leurs convictions démocratiques. C’est une réaction saine et pacifique, une réaction politique responsable. Une abdication devant le fait accompli aurait été indigne de nos traditions militantes.
Dans votre dernière déclaration, vous avez parlé d’un congrès unitaire, mais on a assisté à des travaux dans la désunion?
ll Une lettre provocatrice d’Ahmed Méliani a dissuadé une partie des congressistes de venir. Ensuite, on a empêché d’autres d’assister ensemble à un congrès unitaire. Alors que toutes les instances (SG, BN et CN) issues du précédent congrès avaient disparu ou perdu leur légitimité, ce congrès apparaissait porteur de l’aspiration à dépasser la crise. Finalement nous nous sommes retrouvés à faire un congrès dans des conditions déplorables, une partie des militants ayant cru pouvoir se livrer à un simulacre de congrès en vase clos alors que nous menions nos travaux en laissant assister tous les délégués qui souhaitaient le faire. Nous avons pu adopter la motion politique intitulée « la démocratie c’est possible », une résolution programmatique, une résolution organique qui appelle à la tenue d’un congrès de progression dans une année, et de nouveaux statuts. Enfin un nouveau conseil national et un bureau national ont été élus, tandis que Hocine Ali a été élu secrétaire général.
Entretien réalisé par Mohamed Mouloudj
