»Un point bancaire pour 28 000 habitants »

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« L’Algérie dispose de 1 300 points bancaires, à raison d’un point pour une population de 28 000 habitants. Nous avons beaucoup à faire dans les services bancaires et financiers « , a affirmé, avant-hier, Abderrahmane Benkhelfa, délégué général de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF) lors de son passage au forum de la chaîne II. Beaucoup de problèmes proviennent, selon lui, de la surcharge des agences bancaires. C’est pourquoi, ajoute-t-il, les pouvoirs publics ont entrepris un triple challenge : la modernisation, l’expansion et le sécurité bancaire. A la question de savoir si les scandales financiers ayant saigné à blanc de nombreuses banques algériennes ne risquent pas de porter un coup d’estoc à l’image de marque du secteur bancaire de notre pays, M.Benkhelfa a estimé qu’il fallait faire la différence entre des actes délictueux et des insuffisances de l’ordre technologique. Pour lui, juguler cette hémorragie, c’est faire preuve de plus d’organisation, de rigueur et de compétences. A cet effet, il annonce qu’un code d’éthique et de déontologie est en cours d’élaboration au même titre qu’un comité de discipline et de conformité.  » Il faut rester vigilant car il y a des comportements frauduleux « , indique-t-il. Au sujet du taux de  » bancarisation « , considéré comme le plus faible au Maghreb, l’invité de la radio a noté qu’ils sont en train de travailler dans le sens d’automatiser les services.  » Nous gérons actuellement 20 millions de comptes. Dans deux ou trois années, nous passerons à 30 millions de comptes. Les services seront dématérialisés d’ici 2008. Chaque année, 50 agences sont créées. Il faut passer à 100 agences pour assurer une meilleures couverture « , explique-t-il. L’intervenant fera remarquer que des conditions drastiques sont mises en place pour l’obtention de l’agrément de telle ou telle banque. Se voulant rassurant quant aux réticences affichées par les partenaires étrangers à l’égard du paysage bancaire de notre pays, M.Benkhelfa souligne qu’au Maghreb, l’Algérie dispose d’un grand nombre d’établissements bancaires avec des capitaux arabes et anglo-saxons. Il tente de relativiser cette  » timide incursion  » des étrangers en précisant que  » le secteur bancaire n’est pas un secteur d’importation « . Tout en reconnaissant que  » l’inter-bancarité  » demeure un casse-tête chinois, il indique, sur un ton péremptoire, qu’il faut que le chèque de la BNA soit accepté au CPA et dans toutes les banques sans exception. La télé-compensation a atteint, dit-il, 20 000 cheques traités par jour.  » Il faut que le chèque soit crédible et circule le plus rapidement possible « , plaide-t-il. Sur un autre registre, celui de  » l’interventionnisme  » dans les banques pour l’octroi des crédits, devenu une plaie purulente, le délégué général de l’ABEF tonne que ce phénomène national doit cesser.  » Le système d’information ne permet pas le copinage et l’interventionnisme puisque le système de décision tend à être maîtrisé.  » Par ailleurs, l‘intervenant reconnaît les retards dans l’instauration du système des cartes bancaires.  » Vous avez raison. Nous avons mené de front la modernisation du chèque et du virement. Cette opération nécessite quelque temps « , justifie-t-il. Plus loin, M.Benkhlafa dira que le scandale Khalifa aura certainement un impact négatif sur l’image du secteur bancaire national.  » Des gens sont épris de gain facile. Ce groupe est en voie d’extinction. Tout cela est d’origine frauduleuse conjugué à un manque de professionnalisme « analyse-t-il, non sans toutefois, relever que notre pays a la capacité de rebondir. Interrogé sur l’efficience de la loi sur la monnaie et le crédit que d’aucuns montrent du doigt comme étant à l’origine de ces scandales en série, M.Benkhelfa observe que les lois préconisent, actuellement, l’obligation pour la délivrance d’un agrément, de disposer non seulement d’un capital permanent, mais aussi d’avoir un potentiels managerial compétent. Mieux, il dit que tout changement de statut doit passer par l’aval de l’autorité tutélaire.

Hocine Lamriben

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