Suppression de 20 postes d’emplois

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Une vingtaine de postes, entrant dans le cadre du filet social, viennent d’être supprimés, dans la commune d’Ain El Hammam,. Le filet social représente une bouffée d’oxygène qui permet à cette Armada de garçons et de filles, surtout, de se rendre utiles même si c’est au prix d’un salaire de misère. Cette décision ne va pas sans se faire sentir au niveau de certaines administrations où ces jeunes, recrutés pour palier le manque de personnel, ont laissé un grand vide. Au niveau de la poste, à titre d’exemple, quatre jeunes filles y exerçant depuis quatre ans, pour certaines, viennent d’être remerciées, le service des retraits s’en est fait sentir. Les employés titulaires se démènent, autant qu’ils le peuvent pour faire face à la demande des usagers. Algérie Poste n’est pas le seul organisme à être soulagé par cette main d’œuvre, bon marché. D’autres administrations tels la mairie et les établissements scolaires, en particulier, ont recours à ce personnel pour combler les manques d’adjoints d’éducation ou tout simplement pour l’entretien des locaux. Dans les cantines scolaires, beaucoup de femmes sans ressources sont employées aux cuisines. La plupart de ces travailleurs au salaire dérisoire (2500 dinars), sont des jeunes filles qui considèrent le filet social comme l’antichambre qui leur permettra d’accéder, peut être, à un emploi définitif. Elles acceptent toutes les tâches, si ingrates soient-elles. Les garçons, quant à eux, refusent de “se faire exploiter pour 2500 dinars” et ne se gênent pas, d’ailleurs, pour fustiger “les filles qui acceptent de travailler pour des salaires de misère”. Si certains bénéficiaires du filet social sont sur ces postes depuis plusieurs années, c’est parce qu’ils ne peuvent pas aspirer à mieux. Une région comme Ain El hammam où il n’existe aucune unité économique, ne peut offrir que ce qu’elle a. Le bâtiment, les constructeurs privées, en particulier, propose des emplois de manœuvres aux jeunes garçons ; ce qui ne peut être le cas des jeunes filles dont l’espoir est de se faire recruter dans l’administration ou dégoter un emploi de vendeuse. Le décision de réduite le nombre de bénéficiaires de l’IAIG, serait “venue d’en haut”. Que propose-t-on à ces bataillons de jeunes filles dont beaucoup sont des diplômées, en dehors du filet social ? Cette formule, si elle permet aux bénéficiaires de faire face aux petites dépenses, en attendant mieux, elle ne leur ouvre en contrepartie, aucune porte d’accès à l’emploi. Les entreprises de la wilaya (privées ou étatiques) recrutent rarement des employés résidant dans les montagnes. Il est en effet plus pratique pour elles d’avoir un personnel habitant à proximité de l’unité. Lorsque nous voyons tous ces jeunes défiler à l’APC pour quémander un recrutement dans le cadre du filet social, on se pose la question quant à leur avenir dans une région où ceux qui ne sont pas commerçants sont condamnés à s’exiler ou devenir des chômeurs à vie. Lorsque certaines responsables parlent de l’exode rural ou de fixer les habitants des zones de montagnes, ils devraient, loin des discours de circonstance, penser à créer des emplois durables. Pour l’heure, les jeunes d’Ain El Hammam n’aspirent qu’à une seule chose : partir s’installer ailleurs.

Nacer B.

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