Ripostant aux exactions des phalanges de l’islamisme armé – inféodées à l’organisation terroriste transnationale d’El Quaïda – l’ANP a déclenché depuis deux semaines de nombreuses opérations couvrant différentes régions du pays, particulièrement celles de la Kabylie.
La machine de guerre de l’armée a été encore une fois orientée, entre le 10 et le 15 du mois courant vers les maquis de Boumahni jouxtant Draâ El Mizan. Une importante logistique a été mise à contribution pour bombarder, là, de nombreux endroits suspects et surveiller les alentours. Sans progresser au fond des vallées intensément pilonnées – de crainte de se heurter à des champs de mines – les militaires déclencheront ci encore, au moment opportun, uni déluge de feu.
Dans le même temps, d’autres contingents de l’APN avaient démoli pas moins de deux sanctuaires de l’ex-GSPC dans les monts s’étendant de Mekla à Aïn El Hammam. Des informations persistantes faisaient état de la découverte d’importants documents à l’intérieur des casemates littéralement labourées par les obus incendiaires de gros calibre.
La semaine passée, des raids intenses ont été menés contre d’autres maquis coincés toujours en Kabylie, entre Aghribs et Azeffoun. Mais là, l’explosion d’une bombe artisanale a fait un mort et deux blessés dans les rangs d’un détachement de l’ANP. L’armée boucle aussi les principales zones sensibles voisines de Mizrana.
Des renforts viennent constamment en appoint à des sections militaires cantonnées depuis deux ans, du côté de Tifira, la crête où le lieu dit troisième, non loin de la zaouia abandonnée de Si M’hand Saâdi. Les forces de l’ANP sont encore une fois sur le qui-vive, et elles préparent assurément une riposte énergique méthodique, contre la soldatesque de l’islamisme qui a planifié, il y a deux semaines, sept attentats avec un bilan effroyable de six morts et une quarantaine de blessés à Boumerdès et Tizi Ouzou. Le début de riposte, s’est traduit par le démantèlement, il y a quatre jours, d’un réseau de l’ex-GSPC composé de huit éléments dont trois de Bordj Menaïel un d’Isser, deux de Tizi Ouzou et deux autres d’Alger. Mais jusque là dans les maquis, le repérage des hordes intégristes armées s’est avéré difficile. Et les patrouilles de l’armée s’y heurtent fréquemment à des contre-embuscades.
A Ouled Aïssa, un militaire a été tué et trois autres blessés suite à une attaque terroriste signalée le week-end dernier. Moins d’une semaine auparavant, toujours dans la même contrée, précisément en lisière de Beggas, quatre autres militaires ont été blessés suite à l’explosion d’une bombe artisanale. Planifiant des coups d’éclates pour faire diversion et tenter de desserrer l’étau sur leurs acolytes coincés dans les maquis, d’autres commandos de l’ex-GSPC ont attenté à la vie d’un membre des GLP vendredi dernier, dans la ville de Thénia.
Le fils d’un autre patriote a connu le même sort hier matin au sud-ouest de Boumerdès, précisément en lisière du village d’Ouled Moussa. Riposte méthodique à ces hordes de tueurs, avions-nous dit ? Elle est enclenchée au moment où les instances judiciaires locales statuent sur des affaires liées au terrorisme.
La cour pénale de Boumerdès a jugé avant-hier par contumace 30 terroristes en fuite. Parmi eux, 25 ont écopé de la peine capitale et trois autres ont été condamnés à une peine de prison de 20 ans. La même instance judiciaire a prononcé l’arrêt des poursuite judiciaire à l’encontre de deux terroristes – Djamel Boudhib et Mouloud Timizar – abattus par les forces de sécurité, l’un en mai 2006 et l’autre six mois plus tard. 137 autres terroristes également en fuite seront jugés, a-t-on ajouté, lors de la session criminelle de l’année 2007 ouverte à Boumerdès depuis une semaine.
La force de la loi est donc conjuguée à celle Celle militaire enclenchée dans différentes zones sensibles du pays. En témoigne ce redéploiement de l’armée ces jours dans le fief de Mokhtar Belmokhjtar, au sud de l’Algérie. On lutte contre des hordes terroristes ayant fait jonction avec des contrebandiers sévissant à Menéa, Ghardaïa et au sud-ouest de Ouargla.
Salim Haddou